Page:Le Tour du monde - 25.djvu/401

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le palanquin : Costume de pluie des Coréens. — Dessin de A. Marie, d’après M. Zuber.


UNE EXPÉDITION EN CORÉE
PAR M. H. ZUBER, ANCIEN OFFICIER DE MARINE.
1866. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




Embarqué sur la corvette Primauguet, commandée par le capitaine de vaisseau Bochet, un digne, vaillant et infatigable officier que la marine a malheureusement perdu depuis, j’ai eu la bonne fortune, assez rare aujourd’hui, d’aborder à des côtes encore inexplorées et de visiter un peuple presque inconnu. Je me propose de raconter ici ce que j’ai vu pendant cette expédition.

Le lecteur me pardonnera de faire précéder mon récit d’un aperçu général de ce pays de Corée, qui a aussi joué son rôle dans l’histoire du monde et où l’on trouvera sans doute, par la suite, la clef de bien des problèmes.

La Corée est une vaste presqu’île comprise entre les parallèles trente-quatre et quarante-d’eux de latitude septentrionale, et les cent vingt-troisième et cent vingt-septième méridiens de longitude orientale.

Elle est limitée, au nord par le fleuve Hap-nok-Kang, qui la sépare de la province chinoise du Leao-Tong, et par un massif de montagnes nommé Paik-tou-san (mont au Sommet Blanc) ; à l’est et au sud par la mer du Japon, enfin à l’ouest par le golfe de Pet-tchi-li ou mer Jaune.

Une grande chaîne de montagnes d’où sortent cinq fleuves et une grande quantité de rivières généralement dirigées vers l’ouest court parallèlement et à peu de distance de la côte orientale, en donnant naissance à plusieurs ramifications importantes. Ces mon-