LE TOUR DU MONDE. 321
LE PANDJAB ET LE CACHEMIR,
P-Alt M. GUlLLAUME LEJEANissu.
— ’rcxru mir Dessins inániïs.
Digression et retour en arrière. - Srinagar. - Le Harl-Parvata, et comme quoi il il changé de couleur. - Manière ingénieuse (l’apprécier la beauté des Cacheu1iriennes.- Pourquoi il ne faut pas généraliser cette recette. Je m’aperçois, en relisant mes derniers récits, que je suis tombé dans une de ces distractions qu’un voyageur desavoue avec une coniponction plus ou moins sincère : j’ai raconté un séjour de bien desjours à Srinagar, et regardant ingénuinent mes lecteurs comme des bourgeois du Cachemir, j”ai oublié de leur décrire la ville, absolument comme s”il s’agissait de Londres ou de Madrid. Mais mieux vaut tard que jamais. Je vais, pour leur instruction, laisser là Naocliera et son joli paysage, et rentrer pour un quart (l, l1CI.1I’(% à Srinagar afin de paye r ma dette. I
Il est probable que mon lecteur ne lient pas bien particulièrement at ce que cette lacune soit remplie, comme on dit en langue classiques Mais un auteur bien né ne doit jamais supposer que ce qu’il dit soit indiliérent au lecteur, et je vais lui parler de la « Venise inclienne. »
Srinagar s’ahonge sur les deux rives de l’Hydaspc, surtout le long de la rive droite, sur plus de cinq kilomètres d’étendue. Le chiffre de la population a beaucoup varié depuis un demi-siècle : Mooreroft, qui y I. Suite. ’Voy. I. XVIII, p. 177, 193 eL209. XXI. - 542° Liv.
passa en 1823, évalue ce chillfre et deux cent quarante mille âmes : c’est une de ces exagérations où excellent les Orientaux et dont les voyageurs sont invariablement victimes à leurs débuts. Hügel, qui ne donne que quarante mille habitants, est encore plus incroyable : Gunningham, ’qui double ce chillre, me paraît s’óloigner un peu moins de la vérité..T’ai évalué à vue d’u : il et cent vingt mille âmes la population actuelle de la ville : mais les ruines qu’on voit çà et la appuient assez la croyance générale que cette population était jadis bien plus nombreuse qu’aujourd’hui. La tyrannie est dépeuplant de sa nature, et je crois avoir surabondamment prouvé qu’en fait de tyrannies il est
difficile d’en trouver de plus réussie que celle qui ópuise en ce moment « l’l1eureuse vallée. » La ville a été fondée par le roi Pravarasena, il y a dix-sept cents ans : elle a fait peu de bruit dans l”histoire. Le sultan Baber, contemporain de notre Henri IV, la lit fortifier, s’il laut en croire l’inscription de la porte de la citadelle, datant de 1”an 1005 de l’hégire et portant que l’enceinte construite alors « a coûté onze millions et demi de roupies. » ’
A propos, pourquoi Get usage ingénu de révéler ala
