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en naufrages, n’a été marqué par aucun accident. Hannon, dans son fameux périple autour de l’Afrique, voyageant comme nous à petites journées, s’arrêtant à tous les ports, à toutes les criques, laissant tomber la voile et les rames chaque soir, ainsi que tous les marins de son temps, qui n’étaient que des petits caboteurs, Hannon eût envié un voyage aussi calme, aussi doux que le nôtre.

La Logan stone ou Pierre branlante, près le cap Land’s end. — Dessin de Durand-Brager.

Mais que les côtes du Cornouailles sont loin de pouvoir être parcourues avec autant de tranquillité ! C’est sur ces points que viennent s’abattre toutes les fureurs de l’Océan, toutes les tempêtes, tous les vents du large. Les rivages, toujours chargés de brumes, semés d’écueils, offrent au navigateur mille dangers. Aussi que de précautions ont prises les Anglais pour guider le marin, pour le mettre à l’abri, pour le sauver s’il est possible de tout péril ! Partout on rencontre des phares, dont les lumières signalent de loin l’approche des côtes, et qui, soit par l’éclat et le mouvement des feux, soit par les oscillations de la flamme elle-même, indiquent au navigateur le point précis où il se trouve.

Mill bay, près le cap Land’s end. — Dessin de Durand-Brager.

Je ne veux pas faire ici l’historique ni la description des phares de l’Angleterre, cependant il en est un que je ne puis passer sous silence, que nous avons déjà salué en visitant Plymouth, et sur lequel il faut bien entrer enfin dans quelques détails. De même que le viaduc de