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maintenant qu’elles sont posées. Le long séjour du voyageur à ce qu’il appelle la cour de ces petits potentats de l’Afrique équatoriale nous initie à des mœurs et à des usages d’une nouveauté souvent singulière ; c’est la partie particulièrement neuve des longs épisodes de la narration.

Mais on quitte enfin les environs du lac ; on se remet en route. Le capitaine suit une rivière considérable qui sert de déversoir au Nyanza et qui court droit au nord. Pour le voyageur, cette rivière est l’origine principale du Nil. L’identité serait plus sûre si la caravane n’avait pas été bientôt forcée de quitter la vallée du grand courant pour ne la rejoindre qu’à cent milles plus loin, laissant dans ce long intervalle la rivière se porter à l’ouest vers une région qui n’a pas été reconnue, et où il est non-seulement possible, mais probable qu’elle se grossit de quelque grand affluent.

Il y a fort à faire encore, on le voit, pour compléter les belles découvertes du capitaine Speke. Mais si le vaillant voyageur n’a pas, à rigoureusement parler, trouvé les sources du Nil, comme on le dit un peu trop complaisamment en Angleterre, il en a du moins frayé la route, et c’était le plus difficile.

Grâce à lui, la carrière est ouverte sur ce nouveau champ d’études. On sait à présent d’une manière certaine où chercher les sources du grand fleuve. En Angleterre et en Allemagne, de nouvelles entreprises se projettent ou se préparent. Sans aucun doute, nous aurons, dans six mois, à ramener nos lecteurs de ce côté.

Vivien de Saint-Martin.


FIN DU NEUVIÈME VOLUME.