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Péristyle de la maison des questeurs, à Pompéi. — Dessin de Lancelot d’après un dessin communiqué.


POMPÉI ET LES POMPÉIENS,

PAR M. MARC MONNIER[1].
1864. — TEXTE INÉDIT.


V.

L’ART.


Les maisons riches. — Le Forum triangulaire et les temples. — L’architecture pompéienne ; ses mérites et ses défauts. — Les artistes de la petite ville. — Les peintures : paysages, figures, funambules, danseuses, centaures, les dieux, les héros, l’Iliade illustrée. — Les mosaïques. — Les statues et les statuettes. — L’orfévrerie. — Le verre ciselé. — L’art et la vie.

La maison de Pansa était grande, mais peu décorée. Il en est d’autres qu’on montre plus volontiers aux voyageurs. Indiquons-les sommairement en style d’inventaire et de catalogue :

La maison du Faune. — Belles mosaïques, chef-d’œuvre en bronze, le Faune dansant ; nous en parlerons plus loin. — Outre l’atrium et le péristyle, une troisième cour, le xyste, entouré de quarante-quatre colonnes qui se répétaient à l’étage supérieur. — On y a retrouvé, devant le fils de Gœthe, des trésors innombrables. — Le propriétaire était un marchand de vins.

La maison du Questeur ou de Castor et Pollux. — Gros coffres-forts en bois très-épais et très-dur, doublés de cuivre et ornés d’arabesques : peut-être caisses publiques, donc résidence du questeur, préposé à la garde du trésor. — Atrium corinthien. — Belles peintures (la Bacchante, la Médée, les Niobides, etc., etc.). — Riche développement des deux cours.

La maison du Poëte. — Peintures homériques, mosaïques célèbres (le chien du seuil, avec l’inscription : Cave canem, le Chorége faisant répéter une pièce, tout cela est au musée).

La maison de Salluste. — Beau groupe en bronze (Hercule poursuivant une biche) au musée de Palerme. — Joli relief en stuc dans une chambre à coucher. — Trois lits en maçonnerie dans le triclinium. — Venereum honnête et modeste. On y voit un Actéon qui surprend Diane au bain. Ce venereum contenait une chambre à coucher, un triclinium et un laraire, c’est-à-dire la petite niche en marbre où régnait le dieu de la maison.

La maison de Marcus Lucrétius. — Très-curieuse. Péristyle formant comme une estrade, peuplée de babioles qu’on a eu le bon esprit d’y laisser : miniature de fontaine, petits gradins, petit canal, diminutif de piscine, bestioles en bronze, statuettes de toute sorte : Bacchus et Bacchantes, Faunes et Satyres dont l’un qui lève le bras par-dessus sa tête est charmant : un autre, en forme d’hermès, tient un chevreau dans ses bras ; la chèvre, qui veut ravoir son petit, lève ses pattes de devant, comme pour grimper sur le ravisseur, tout cela forme un joli musée de brimborions, un rayon d’étagère antique.

  1. Suite et fin. — Voy. page 385.