POMPÉI ET LES POMPÉIENS,
V.
L’ART.
La maison de Pansa était grande, mais peu décorée. Il en est d’autres qu’on montre plus volontiers aux voyageurs. Indiquons-les sommairement en style d’inventaire et de catalogue :
La maison du Faune. — Belles mosaïques, chef-d’œuvre en bronze, le Faune dansant ; nous en parlerons plus loin. — Outre l’atrium et le péristyle, une troisième cour, le xyste, entouré de quarante-quatre colonnes qui se répétaient à l’étage supérieur. — On y a retrouvé, devant le fils de Gœthe, des trésors innombrables. — Le propriétaire était un marchand de vins.
La maison du Questeur ou de Castor et Pollux. — Gros coffres-forts en bois très-épais et très-dur, doublés de cuivre et ornés d’arabesques : peut-être caisses publiques, donc résidence du questeur, préposé à la garde du trésor. — Atrium corinthien. — Belles peintures (la Bacchante, la Médée, les Niobides, etc., etc.). — Riche développement des deux cours.
La maison du Poëte. — Peintures homériques, mosaïques célèbres (le chien du seuil, avec l’inscription : Cave canem, le Chorége faisant répéter une pièce, tout cela est au musée).
La maison de Salluste. — Beau groupe en bronze (Hercule poursuivant une biche) au musée de Palerme. — Joli relief en stuc dans une chambre à coucher. — Trois lits en maçonnerie dans le triclinium. — Venereum honnête et modeste. On y voit un Actéon qui surprend Diane au bain. Ce venereum contenait une chambre à coucher, un triclinium et un laraire, c’est-à-dire la petite niche en marbre où régnait le dieu de la maison.
La maison de Marcus Lucrétius. — Très-curieuse. Péristyle formant comme une estrade, peuplée de babioles qu’on a eu le bon esprit d’y laisser : miniature de fontaine, petits gradins, petit canal, diminutif de piscine, bestioles en bronze, statuettes de toute sorte : Bacchus et Bacchantes, Faunes et Satyres dont l’un qui lève le bras par-dessus sa tête est charmant : un autre, en forme d’hermès, tient un chevreau dans ses bras ; la chèvre, qui veut ravoir son petit, lève ses pattes de devant, comme pour grimper sur le ravisseur, tout cela forme un joli musée de brimborions, un rayon d’étagère antique.
- ↑ Suite et fin. — Voy. page 385.