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Kediz (ancienne Cadi) et le fleuve Hermus près de sa source.



VOYAGE DE CONSTANTINOPLE À ÉPHÈSE, PAR L’INTÉRIEUR DE L’ASIE MINEURE, BITHYNIE, PHRYGIE, LYDIE, IONIE,


PAR M. LE COMTE A. DE MOUSTIER[1].
1862. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


IX


Les ruines d’Aizani. — Les paysans de l’Anatolie. — Les monts Dindymènes et le Temnus. — Ghédiz. — Ouschak. — L’industrie des tapis. — Takmak. — Koula. — La Phrygie brûlée. — Les Zeibeks. — Le fleuve Hermus. — Salikli.

Bien qu’Aizani soit une ville ancienne, fondée, dit un historien, par Aizen, fils de Tantale, elle ne joue aucun rôle important dans l’histoire, mais l’état de conservation et l’aspect imposant de ses monuments méritent de fixer l’attention des voyageurs. Ces ruines, connues en Europe depuis quarante ans seulement, ont été plusieurs fois décrites ; je n’entrerai, pour ma part, dans aucun détail, le lecteur a sous les yeux une reproduction fidèle des plus intéressants d’entre les édifices qui se voient encore à Aizani : le théâtre, le stade, le pont, les quais du Rhyndacus, et, par-dessus tout, le temple de Jupiter, gracieux spécimen du style ionique, dont l’ordonnance parfaite semble témoigner d’une origine antérieure à la domination romaine.

Les inscriptions latines et grecques, contemporaines de l’empereur Adrien, qui sont gravées sur ses murs, y ont pris place bien probablement longtemps après sa construction.

Les collines, autour d’Aizani, sont formées de roches calcaires qui ont fourni de beaux matériaux aux monuments de la ville. Le fond de la vallée est un terrain d’alluvion dont les habitants du village paraissent tirer un as-

  1. Suite et fin. — Voy. pages 225 et la note, et 241.