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de pagodes et de Fou, appartenant aux grands dignitaires de l’Empire : la partie occidentale en est occupée par des jardins impériaux, qui sont groupés autour de deux grands lacs artificiels ; au centre est la montagne de charbon, qui a quatre-vingts mètres de hauteur, et qui est le point le plus élevé de Pékin.

Cette colline touche à la face septentrionale d’une troisième enceinte qui entoure le palais impérial ou ville Rouge, Houang-Chan-ti-Kong ; la Ville Rouge forme un carré parfait, percé également de quatre portes, et entouré de profonds fossés. Sa superficie est d’environ quatre-vingts hectares.

On voit par ces détails que la ville mantchoue se compose réellement de trois villes entourées de remparts fortifiés, et qui pourraient être successivement défendus.

La ville Chinoise forme à peu près un rectangle, dont l’une des bases est accolée à la face sud de la ville mantchoue, et déborde cette face d’environ cinq cents mètres à l’est et à l’ouest[1]. Sept portes y donnent accès, savoir :

Au nord, Si-pien-mien, Tong-Pien-men (petites portes de l’Est et de l’Ouest) ;

À l’est, Cha-coua-men (nom propre).

À l’ouest, Couanza-men (nom propre).

Au sud, Ioung-ting-men, la porte Sacrée. Tiang-tse-men, Nan-si-men (portes de droite et de gauche du Sud).

Des trois portes qui relient la ville mongole et la ville chinoise, ainsi que de Cha-coua-men et de Conanza-men partent de larges rues dans lesquelles viennent déboucher un grand nombre de ruelles.

Pékin : Enclos aux antilopes, dans le parc de la légation (voy. p. 118). — Dessin de Lancelot d’après une peinture chinoise.

La grande avenue du centre qui part de Tien-men, partage la ville du nord au sud et vient aboutir à Ioung-ting-men, après avoir traversé la vaste plaine cultivée qui occupe le sud de la ville chinoise, et qui ne contient que quelques pagodes isolées, outre les deux enceintes des temples du Ciel et de l’Agriculture.

Les rues de la ville chinoise sont tortueuses et très-étroites ; le commerce de Pékin s’y fait presque en entier, et on n’y rencontre ni palais impériaux ni résidences officielles.

À l’aide des détails topographiques précédents et des plans qui les accompagnent, il ne peut plus rester aucune obscurité sur cette célèbre et mystérieuse capitale de la Chine, qui a eu le privilége d’occuper si longtemps la curiosité des Européens. Cette dernière considération me fera pardonner, je l’espère, cette longue et monotone énumération de noms et de choses bizarres.

Il n’existe aux environs de Pékin aucune colline, au-

  1. Le lecteur peut voir, en comparant les deux plans de Pékin, pages 114 et 115, que le plan chinois n’est pas exact puisqu’il donne la même largeur et la même profondeur aux deux villes mongole et chinoise. C’est une erreur qui tient à l’imperfection des notions géométriques des géographes du pays.