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construite en briques de terre cuite au soleil ; l’escalier, formé de marches irrégulières et d’une hauteur d’environ cinquante centimètres par gradin, est construit au moyen de troncs de palmiers s’appuyant sur le mur extérieur et sur un gros pilier central en briques cuites pareillement au soleil ; le couloir, où il faut se hisser et qui contourne en limaçon ce pilier central, n’a pas plus de quarante à quarante-cinq centimètres de largeur ; il faut marcher courbé, de peur de se heurter la tête contre le dessous des marches supérieures, et tout cela dans une obscurité presque totale. Une fois parvenus au sommet, nous nous installâmes sur la plate-forme qui entoure un ornement formé par le sommet du pilier central ; cette plate-forme n’a pas plus de vingt-cinq centimètres entre le garde-fou et le pilier. La tour elle-même n’a pas, au sommet, plus de un mètre cinquante centimètres, y compris le garde-fou. C’est sur cette plate-forme que nous nous logeâmes au nombre de huit pour observer la ville. Nous étions ainsi perchés à vingt-cinq mètres au-dessus du sol. Le vent faisait osciller le minaret, ce qui ne laissait pas que de nous causer une certaine émotion. Nous avions, il est vrai, en compensation, une vue magnifique. On domine, de là, tous les palmiers ; la ville étale au pied sa vaste enceinte circulaire, dans l’intérieur de laquelle on distingue, malgré les ruines, les trois quartiers distincts qui la composaient. Ces trois quartiers portent les noms des fractions qui les habitent ; ce sont les :

Beni-Sissin.
Beni-Ouaggin.
Beni-Brahim.
Une sentinelle à la porte de Ouargla. — Dessin de M. Alfred Couverchel.

Chacun de ces quartiers constitue une ville dans la ville, et est séparé des autres par des murailles et des portes. La poudre parlait souvent autrefois de quartier à quar-