DÈS NOTRE SORTIE DE PÉKIN, L’AUTOMOBILE EST ENTOURÉE PAR UNE FOULE DE CURIEUX, QUI CHERCHENT LE MOT DE L’ÉNIGME (page 9).
LE VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE
DE PÉKIN A PARIS EN AUTOMOBILE
PAR M. LUIGI BARZINI
L. — Les concurrents du raid Pékin-Paris. — Les machines : l’Ifala du prince Borghèse. — La sortie de Pékin. — Passage laborieux d’un pont de marbre. — Traction mécanique entremêlée de traction humaine et animale. — Dans les montagnes. — Nous ne stupéfions personne. — Dans la plaine mongole. — Arrivée à Kalgan. — Réception flatteuse.
u mois de mars 1907, l’initiative d’un journal parisien mit en émoi sé le monde des chauffeurs. Le Matin organisait pour eux ce qu’on appela tout de suite la « Course Pékin-Paris », bien qu’il n’y eût pas la moindre idée de course dans ce raid sensationnel dont ses promoteurs disaient : « Il n’est question ni de s’assujettir à des formalités ni de s’embarrasser de règlements. Il s’agit de partir de Pékin pour Paris en automobile — et d’arriver. »
Malgré la simplicité de sa rormule, ce programme comportait assez d’aléas, de dangers et de dépenses pour restreindre le nombre des concurrents. Vingt-cinq voitures s’inscrivirent pour la course et cinq seulement se présentèrent au départ. C’étaient un tricycle Contal de 6 chevaux, deux De Dion-Boulon de 10 chevaux, une Spyker de 15 chevaux, enfin une Jtala de 30-40 chevaux qui m’intéressait tout particulièrement, puisque j’avais l’honneur d’y accompagner le prince Scipion Borghèse, son manager.
Présenterai-je le prince aux lecteurs du Tour du Monde ? Ils le connaissent déjà par l’admirable excursion qu’il fit, il y a quelques années aux Monts Célestes !, et je ne saurais que rappeler son énergie
ASCENSION DES PENTES ESGARPÉES ET et son intelligence des voyages, en ajoutant qu’il manie le volant SARRONNECSES d’une auto avec autant de maëstria que le pic du grimpeur. Notre équipe était renforcée d’Hector, la perle des mécaniciens, que don
Borghèse a façonné pour son service et qui vaut à lui seul plusieurs ingénieurs. | La machine choisie par le prince était une machine du modèle courant italien 30-40 H P. Aucune modifi-
4. Voir Tour du Monde 1905, « Voyage du prince Borghèse aux Monts Célestes, »
TOME XIV, NOUVELLE SÉRIE, — 1" Liv, N° À. — 4 Janvier 1908,
