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tous les miracles que je viens de raporter que Dieu auroit effectivement dans ces occasions-là plus particuliérement emploïé sa puissance à faire du mal qu’à faire du bien, puisque les miracles que je viens de citer, ne tendoient qu’à affliger des peuples, qu’à ravager des Provinces, des Villes et des Roïaumes, et à détruire des peuples et des armées entiéres : il est facile de voir par ces exemples et par ces miracles qu’il auroit eu plus de soin de pourvoir au bien corporel du peuple juif qu’à sa véritable perfection, qui auroit été son plus grand bien ; puisque tous ces miracles d’Egypte ne se croïent faits que pour les mettre en possession d’un Païs étranger, sans rendre pour cela ce peuple plus sage ni plus parfait. Car ce peuple pour avoir été en cela plus favorisé de Dieu que tous les autres peuples, n’en devint pas pour cela plus sage, ni plus parfait, ni plus reconnoissant envers son bienfaiteur, comme ces mêmes livres le témoignent par ce reproche qu’ils disent que Moïse leur en faisoit. Vous avez vû, leur disoit-il, tous les miracles et les prodiges que Dieu a opérés en votre faveur dans l’Egypte et devant Pharaon ; vous avez vû toutes les victoires qu’il vous a fait remporter sur vos Ennemis et tous les autres bienfaits dont il vous a comblés : cependant il ne vous a pas donné l’esprit d’entendement pour comprendre la grandeur des merveilles qu’il a faites pour vous, ni l’esprit de sagesse pour en savoir bien user[1]. Et non dedit vobis Dominus cor intelligens et oculos videntes et aures quae possunt

  1. Deut. 29 : 4.