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luant la première, nous disant le temps qu’il fait ? N’ayant pas deviné, ou ne s’étant pas soucié de ce que l’attente nous a fait souffrir ? À présent, pour elle tout a changé. Dans ce salon tout est beau, il y fait clair, il y fait gai. Elle commence à respirer, à écouter ; tout le monde a de l’esprit Mais le prisme s’obscurcit, ses yeux se couvrent d’un nuage ; tout son sang se retire vers son cœur ; son front se glace ; lui est près d’une autre, comme à pareil jour il fut près d’elle ; une autre respire le parfum de ses cheveux, sa taille souple se penche vers cette autre. Que lui dit-il ? il lui dit ce qui me fera mourir, et elle après moi peut-être… Non, elle ne l’aimera jamais comme moi, moi seule pouvais l’aimer ainsi ! »

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Madame de *** était assise dans son grand salon, au coin de la cheminée, les yeux fixés sur l’immense brasier qui la remplissait ; elle paraissait livrée à de profondes réflexions ; ses beaux sourcils se contractaient, et aucun des bruits qui se faisaient autour d’elle ne pouvait la tirer de sa préoccupation : à peine faisait-elle un mouvement à l’arrivée de chaque nouveau venu. Cependant on annonça un nom et elle tressaillit ! Ah ! vous voilà, Monsieur, dit— elle, avec un sourire amer, puis ce fut tout. Dans un groupe d’hommes, on parlait bas ; on y regardait ce jeune homme, de la