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cloaque infect qui lui servait il asile, se déguisa en homme, parvint jusqu’à son époux, et sachant que son jugement ne pouvait être que terrible[1], les aveux de ses complices ayant été positifs et accablans, lady Édouard lui apportait deux pistolets, et elle lui déclara que, ne pouvant supporter la vie sans lui, elle le suppliait de tirer sur elle, et de se tuer ensuite, pour éviter de périr par la main du bourreau !

Lord Édouard, brave, résolu quand il ne s’agissait que de lui, manqua de courage lorsqu’il était question de la femme pour laquelle il éprouvait le plus ardent amour ; cette hésitation se prolongeant malgré les instances de lady Fitz Gérald, les gardiens de la prison, instruits par un espion, vinrent séparer ces deux époux qui ne devaient plus se revoir !…

Lady Édouard se vit forcée de s’expatrier. Elle se rendit à Hambourg où son éclatante beauté et son adorable caractère lui valurent de nombreux admirateurs. Suivie dès qu’elle se montrait, elle ne fut jamais enorgueillie d’hommages unanimes, et conserva toujours une simplicité, une indulgence et une bonté incomparables.

L’opposition en Angleterre afficha pour elle les sentimens d’enthousiasme les moins équivoques ; son

  1. Il devait être décapité et traîné sur la claye. Il mourut dans sa prison à la suite d’horribles douleurs d’entrailles.