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LE BAL.


Heureux temps, à jamais retranché de ma vie,
Jours, dont je garde encore un si doux souvenir ;
Oh ! que vous promettiez à mon âme ravie
    D’autres jours à venir !

Et que je savais peu, dans mon insouciance,
Que l’Amour se jouait de nous, comme l’enfant
Fait des fleurs qu’il rejette avec impatience,
    Et cueillait triomphant,

Que l’on m’eût dit alors : tu deviendras rêveuse,
Puis triste, toujours triste, et j’aurais ri long-temps,
Sans comprendre qu’on pût se trouver malheureuse,
    Plus de quelques instans !

Car ma jeune ame était paisible comme l’onde,
Sur laquelle un beau jour avant l’orage a lui,
Et souriait au monde, hélas ! tant que ce monde
    Pour moi n’était pas lui !


Madame Mélanie Waldor.