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pas me laisser aller, je lutterai… je… je… ah !… j’ai perdu… Cher bien-aimé, mes yeux se ferment, je ne vois plus rien… mon âme s’en va… je me meurs !…

Il n’y a que pour les amoureux que les nuits se suivent et ne se ressemblent pas, mais comme pour le lecteur, celle-ci pourrait bien à peu de chose près être la reproduction de celle d’hier, nous nous abstiendrons de la raconter.

Le lendemain vers midi, je faisais de souvenir un croquis de Violette, lorsque vers les deux heures de l’après-midi on sonna à ma porte et mon domestique m’annonça la comtesse de Mainfroy. J’eus un pressentiment. Faites entrer, dis-je vivement ; et allant jusqu’à la porte de la salle à manger, j’introduisis moi-même la comtesse dans ma chambre à coucher, qui me servait en même temps de cabinet de travail et de chambre de peinture.

Elle parut d’abord un peu embarrassée, accepta un fauteuil, et après une légère