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guës dont la parfaite connaissance de la civilisation antique pouvait seule donner l’explication.

C’était cette scène qui préoccupait Violette outre mesure. Je lui expliquai que de même que chez les mollusques et chez les plantes il y avait des individus hermaphrodites c’est-à-dire réunissant les deux sexes, il y avait dans le règne animal, chez la femme surtout, la réunion des deux sexes, sinon réels du moins grâce à un prolongement du clitoris ayant cette apparence. Je lui racontai que les Grecs, adorateurs de la forme, fanatiques de la beauté, avaient eu l’idée de créer une beauté qui ne fût pas dans la nature. Ils avaient supposé que le fils de Mercure et de Vénus avait été vu se baignant dans l’eau d’une fontaine, par la nymphe Salmacis qui avait prié les Dieux de réunir son corps à celui de son amant. Les Dieux l’ayant exaucée, de cette réunion de la beauté masculine et de la beauté féminine était résulté une créature ayant les deux sexes, atteinte de pareils désirs