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Et l’enfant, pleine d’aptitude à l’éducabilité, dévorait mes paroles qui se clichaient pour ainsi dire une à une dans sa mémoire.

Je la quittai toute rêveuse qu’il y eût tant de choses cachées derrière le voile de son innocence.

J’avais résolu de faire de Violette une charmante distraction mais non un obstacle à mes travaux ordinaires. Mes cours à l’École de médecine, mes études aux différents musées étaient des séances de jour, je pouvais donc parfaitement les concilier avec mes séances nocturnes rue Saint-Augustin.

Quand le même soir je revins chez Violette, je trouvai mon thé tout préparé, la table dressée avec de la crème et des gâteaux. En mon absence Violette avait fait la maîtresse de maison. Aussi n’eûmes-nous qu’à dire à Léonie que nous n’avions plus besoin d’elle pour en être débarrassés.

Nous nous retrouvâmes seuls. J’avais laissé la veille à Violette un modèle de lettre pour M. Béruchet. Elle l’avait écrite