Page:Le Roman de Violette, 1870.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 50 —


nocence morale comme je te dépouillerai un à un de tous tes vêtements.

Si tu étais habillée, chaque vêtement que je t’enlèverais me laisserait voir quelque chose de nouveau, d’inconnu, de charmant : le cou, l’épaule, le sein, puis peu à peu tout le reste. Comme un brutal j’ai passé par-dessus toutes ces délicatesses, mes yeux ont dévoré ta chaste nudité ; tu ne savais pas tout ce que tu me donnais, prodigue que tu es.

— Alors j’ai eu tort ?

— Non, non, je t’aime trop vois-tu, je te désire trop, pour faire tous ces calculs-là.

Je dénouai sa cordelière, je fis glisser sa robe le long de ses bras ; elle se trouva sur mes genoux, vêtue simplement de sa chemise.

— Tu veux savoir ce que c’est que la virginité ? lui dis-je, perdant tout empire sur moi-même. Et bien je vais te le dire, plus près de moi encore, attends… tes lèvres sur mes lèvres !

De mes bras je la collai contre mon