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— Si tu le permets.

— Toute la nuit ?

— Toute la nuit.

— Ah, quel bonheur ! Alors nous allons nous coucher ensemble comme deux bonnes amies ?

— Exactement. Est-ce que tu as couché quelquefois avec de bonnes amies ?

— À la pension, quand j’étais toute petite, pas depuis ; excepté une fois ou deux quand j’ai couché chez ma sœur.

— Et que faisais-tu quand tu étais couchée avec ta sœur ?

— Je lui disais bonsoir, je l’embrassais et nous nous endormions.

— C’est tout ?

— Oui, tout.

— Et si nous étions couchés ensemble, crois-tu que ce serait tout ?

— Je ne sais pas, mais il me semble que non.

— Mais, alors que ferions-nous ?

Elle haussa les épaules.

— Peut-être, ce que tu m’as fait ce matin, dit-elle en se jetant à mon cou.