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toilette, en ayant bien soin de ne pas réveiller la personne couchée dans la chambre.

Nous étions entrés sans lumière et je m’étais contenté d’allumer la veilleuse dans son verre de Bohême rose. Puis, j’avais tourné le dos, pour donner à l’enfant le temps de se coucher tout à son aise, opération que dans son innocence elle eût cependant parfaitement accomplie devant moi. Puis enfin, je l’avais embrassée sur les deux yeux, je lui avais souhaité une bonne nuit et comme je l’ai dit, j’étais revenu chez moi.

Malgré les émotions de la soirée, Violette s’était accomodée dans son lit, avec la grâce d’une petite chatte, elle m’avait dit bonsoir en bâillant et j’étais convaincu que sans s’inquiéter de l’endroit où elle était, elle dormait déjà avant que je fusse au bas de l’escalier.

Il n’en fut pas de même de moi. Je l’avoue, ce sein qui avait repoussé ma main, cette bouche qui s’était collée à mes lèvres, cette chemise entr’ouverte par