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toutes les façons, il a frappé doucement, puis plus fort. Il m’a dit : C’est moi, ouvrez donc, c’est moi, ma petite Violette.

Vous comprenez bien que je n’ai pas répondu, je tremblais de peur dans mon lit. Plus il disait c’est moi ; plus il m’appelait sa petite Violette, plus je mettais mon drap par-dessus ma tête. Enfin au bout d’une demi-heure, au moins, il s’en est allé tout grommelant.

Aujourd’hui, toute la journée, il m’a boudé, de sorte que j’espérais en être quitte ce soir. Déjà j’étais au trois quarts déshabillée comme vous le voyez, lorsque je songeais à pousser le verrou. Mon verrou avait été enlevé dans la journée, de sorte que comme la porte n’a pas de serrure, elle ne fermait plus. Alors, sans perdre un instant, je me suis sauvée et je suis venue frapper à votre porte. Oh, c’était une inspiration !

Et l’enfant jeta ses bras autour de mon cou.

— Je ne vous fais donc pas peur, moi ? lui dis-je.