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LE PRÉSENT.

journaux ont voulu remarquer que le nom d’Alfred de Musset n’y avait pas été prononcé. — C’est encore l’honneur du poète que tout le monde ne le défende pas.

Paul Perret.

HISTOIRE DU CONSULAT ET DE L’EMPIRE
PAR M. THIERS. — XVIe VOLUME.

M. Thiers, dans ce nouveau volume que la curiosité publique dévore avec autant d’avidité que les précédents, continue le récit des événements de la campagne de 1813. Nous avons assisté déjà à cet effort qui, après 1812 et les désastres de Moscou, souleva hors d’elle-même la France épuisée, recréa un matériel et une armée, et nous reporta au cœur de l’Allemagne frémissante. Nous avons eu, à Lutzen et à Bautzen, le spectacle des derniers triomphes de l’époque impériale : en un mois, la Saxe avait été délivrée et la Silésie à moitié conquise ; les coureurs prussiens avaient été chassés de la Westphalie et du Hanovre, rentrés sous la domination française ; Hambourg, Lubeck et les bouches de l’Elbe avaient été reprises par Davoust. Tout semblait succéder encore à l’étoile pâlissante de Napoléon ; mais c’étaient les derniers sourires et les trompeuses faveurs d’une fortune qui faisait enfin défection. L’armistice de Pleswitz, signé le 4 juin, marqua le terme de cette reprise de prospérité. L’Autriche, notre alliée, interposait sa médiation entre nous et la Russie, la Prusse et l’Angleterre. Jusqu’à la publication du livre de M. Thiers, tous les historiens avaient été d’accord sur le caractère de cette médiation ; ils l’avaient dite fausse, imaginée par l’Autriche, prête à entrer contre nous dans la coalition, pour couvrir les alliés acculés sur les mon-