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jugements sur la bibliothèque sociale

ments du Décalogue, qui sont le principe de l’autorité et de la paix sociale. Les individus soumis à Dieu, au père et à la mère sentent donc le besoin de s’unir pour résister à ceux qui se révoltent contre ces pouvoirs. Les autorités religieuses qui, depuis le schisme du xvie siècle, ont souvent déchaîné la discorde entre les nations, commencent de nouveau à incliner vers la paix. Sous ce rapport, les divers cultes chrétiens reviennent à l’esprit d’unité qui régnait dans la primitive église. Dans leur révolte contre Dieu et l’autorité paternelle, les Français ont dépassé les autres peuples européens ; mais certains symptômes donnent lieu d’espérer qu’ils leur offriront prochainement l’exemple de la réforme sociale.

Dans son Mandement pour le carême de 1881, l’illustre Cardinal-archevêque de Rouen a insisté sur l’œuvre de paix en s’inspirant des discours récents de Pie IX et de Léon XIII. Il y a rendu hommage au fondateur de l’École qui, reprenant la coutume « des anciens sages de la Grèce, est allé dans l’extrême Orient pour recueillir les traditions du genre humain et trouver le secret de ses destinées. » À la vue des récentes catastrophes, on commence dans notre pays à entrevoir la nécessité de fonder sur le testament la restauration de l’autorité paternelle. Cette conviction est devenue fort énergique chez nos anciens colons du Canada et de l’Île-de-France, grâce à l’usage qu’ils y font du régime Anglais.