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L’ÉCOLE DE LA PAIX SOCIALE

hélas ! d’où sortit la loi du 15 mars 1850 sur l’enseignement secondaire, c’est-à-dire celle qui, depuis les édits de 1598 et de 1629, a le plus contribué à réagir contre les corruptions de l’ancien régime et les violences de la révolution. Enfin les Unions apporteront un concours utile à la réforme sociale de la France, car elles continuent à se multiplier, par leur propre initiative, en dehors de toute préoccupation politique.

Cette initiative toute pacifique améliorera d’ailleurs, sur un point essentiel, les mœurs de la nation. L’esprit de centralisation, qui a pour conséquence le développement rapide de notre capitale[1], est incarné dans notre race plus que dans toute autre. L’organisation des Unions fournit un moyen de réveiller quelque peu, en France, l’aptitude au self-government. Au moment où la création de la Revue fortifie l’action

  1. L’organisation actuelle de la ville de Paris, où affluent les familles riches du monde entier, est une des forces de la France ; mais c’est en même temps son grand danger. Il importerait de conjurer le mal, en conservant le bien ; et cette partie de la réforme sociale serait même facile. Toutefois nos préjugés nationaux sont, à cet égard, tellement invétérés, que je n’ai pas cru jusqu’à ce jour pouvoir aborder ce sujet, dans la crainte d’ameuter l’opinion contre l’ensemble de la réforme. La création de la Revue nous fournira bientôt, je l’espère, le moyen de modifier utilement pour tous les intérêts l’état présent de l’opinion publique. Les Correspondances, dont nous avons fait pour d’autres sujets un usage utile (O. e., I, III, xvii, 12), nous procureront ce moyen. Dans ce cas spécial, les Correspondants seront les hommes compétents en matière d’octroi, de guerre et d’organisation communale.