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LES RACES SIMPLES ET LES RACES COMPLIQUÉES

deux régimes différents. Elles continuent même de nos jours à présenter le contraste signalé, dans l’épigraphe de cet écrit, par les auteurs réformistes du dernier siècle.

Les premières sociétés ont conservé le sol et les eaux dans l’état où les ont trouvés les fondateurs de la race. Pour elles, le travail consiste à récolter par la pêche, la chasse, la cueillette et le pâturage, les productions spontanées qui pourvoient à la nourriture et aux autres besoins désignés dans la prière des chrétiens sous le nom collectif de « pain quotidien ». Le père et la mère, soumis au Décalogue, convaincus qu’il a été révélé par Dieu à leurs ancêtres (O. e, In, 2), enseignent la loi morale à leurs enfants et répriment les attentats commis contre cette loi.

Les secondes sociétés, au contraire, compliquent le régime du travail en défrichant le sol. Elles pourvoient au service du pain quotidien par l’agriculture, l’industrie manufacturière et le commerce. Elles agglomèrent les familles et les absorbent dans la poursuite du pain quotidien jusqu’à les rendre incapables d’enseigner la loi morale et d’en assurer la pratique. Elles confient ce devoir à deux corps publics nommés « les ministres de la religion et de la souveraineté. »