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Comme leurs habitants ils ont leurs destinées ;
Leurs murs, que décoraient les chefs-d’œuvre des arts,
Près de l’affiche énorme étalent aux regards
Le sillon régulier & noir des cheminées.

Au milieu des monceaux de pierres, à l’écart,
Un reste de jardin, sauvé par le hasard,
Sourit, insoucieux de ces métamorphoses,

Et, dans l’air saturé de chaux pour les ternir,
Un rosier au soleil épanouit ses roses.
— Tel, parfois, dans mon âme un lointain souvenir.




REPOS


La rivière aux flots bleus rêve les soirs d’été.
Elle dessine au loin sa courbe gracieuse
Pour se perdre dans l’ombre ; & le saule & l’yeuse
Reflètent leurs rameaux dans sa limpidité.

L’air est sans bruit, le ciel plein de sérénité.
La rive se recueille & dort silencieuse.
Tout repose. Voici l’heure mystérieuse
Faite de calme intense & d’immobilité.