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LE MÉNESTREL

les deux plus jeunes professeurs, MM. Vidal et Xavier Leroux, qui ont dépouillé le vote.

— À l’Opéra-Comique, la distribution donnée de Don Juan n’est exacte ne varietur que pour MM. Maurel (Don Juan), Fugère (Leporello) et Gresse (le Commandeur). Les titulaires cités des autres rôles répètent à peu près tous « pour essai », et c’est en voyant ses artistes au milieu du travail des études, en jugeant leurs efforts et leurs aptitudes particulières, que M. Carvalho désignera définitivement les interprètes du chef-d’œuvre de Mozart, place du Châtelet. Voilà une communication grosse de désillusions et de mécomptes futurs.

— Au moment où le cortège impérial a débouché jeudi, sur la place du Châtelet, une fanfare, installée par M. Carvalho à la fenêtre centrale du foyer du théâtre national de l’Opéra-Comique, a attaqué la Marche du drapeau du régiment des hussards de la garde impériale dont Sa Majesté est le colonel. Le tsar, surpris d’entendre cette marche de son régiment, s’est tourné vers le théâtre et a salué. La foule, qui comprenait que quelque chose de particulier se produisait, a redoublé ses acclamations.

— Les suites d’un gala. Il est à peu près certain que M. Alvarez, qui a été ce fameux soir le partenaire très remarqué de Mme Rose Caron dans les fragments de Sigurd, chantera désormais en représentation régulière le bel ouvrage de M. Reyer.

— Le petit raout littéraire et musical, — qu’on pourrait appeler l’impromptu de Versailles tant il avait été rapidement préparé, — donné dans les salons du grand roi en l’honneur de l’empereur et de l’impératrice de Russie, a tenu toutes ses promesses. Avec Sarah Bernhard, Delaunay, Coquelin aîné et Réjane, Leurs Majestés ont pu compléter leurs notions sur l’ensemble des célébrités dramatiques de Paris. Et avec les « danses anciennes » organisées par MM. Bertrand et Gailhard, ils ont eu comme une reconstitution des divertissements qu’on donnait autrefois dans le merveilleux palais. En intermède musical, Mlle Delna, MM. Delmas et Fugère se sont fait entendre aussi. Leurs Majestés ont paru enchantées de cette petite fête improvisée, qui a trouvé son épilogue avec les clairons de la revue de Châlons, — autre genre de musique qui n’a pas laissé le tsar insensible.

M. Camille Saint-Saëns vient de rentrer à Paris, après une tournée triomphale en Suisse. Dans toutes les villes où il a passé, ses concerts d’orgue et chant ont eu un énorme succès.

Mlle Emma Calvé est de retour à Paris, revenant de ses montagnes de l’Aveyron où elle a passé l’été. C’est le mois prochain qu’elle s’embarquera pour sa nouvelle tournée d’Amérique.

— Un violoniste polonais fort distingué, M. Stanislas Barcewicz, s’est fait entendre avec un succès sincère et très légitime dans deux concerts russes donnés à l’Exposition du théâtre et de la musique, au palais des Champs-Élysées. Le talent de cet artiste est remarquable : un beau son, une rare justesse, des doigts superbes, une virtuosité qui ne redoute aucune difficulté et qui les résout comme en se jouant, telles sont ses qualités, qui lui ont valu de la part du public un accueil bruyant et chaleureux et d’unanimes applaudissements. On peut regretter seulement que le choix de la musique qu’il exécute ne soit pas à la hauteur du talent de l’artiste. Le concerto de Wieniawski est une œuvre bien peu musicale, sans plan, sans style et sans idées, où l’accumulation des notes est simplement pour déployer une virtuosité vertigineuse. Quant à la mazurka de Kontzki, avec ses excentricités, ses sons harmoniques et ses pizzicati de la main gauche, c’est proprement de la musique d’acrobate. Le talent pur et sérieux de M. Barcewicz vaut beaucoup mieux que cela.

A. P.

NÉCROLOGIE

De Londres on annonce la mort d’un artiste belge, Aloys Kettenus, violoniste et compositeur, depuis fort longtemps fixé en Angleterre, où il occupait une situation importante, après avoir passé plusieurs années de sa jeunesse en Allemagne, où il s’était fait entendre avec succès. Né à Verviers le 22 février 1823, Kettenus, qui paraît avoir eu un certain talent de virtuose, s’est fait connaître aussi comme compositeur. On a de lui un concerto de violon, un concertino de hautbois, une fantaisie pour clarinette, un concertino pour quatre violons et orchestre, un duo pour piano et violon, des mélodies vocales, etc. Son œuvre la plus importante est un opéra intitulé Stella Manti, qui fut représenté au théâtre de la Monnaie de Bruxelles en février 1862 et dont le succès d’ailleurs a été médiocre.

— À Gmünden (Autriche) est mort un artiste distingué nommé J. E. Habert, qui était directeur et organiste de la cathédrale. Remarquable et fécond, dit-on, comme compositeur de musique sacrée, il avait été l’éditeur et le rédacteur en chef d’une revue de musique religieuse qui avait contribué efficacement au progrès du chant religieux en Allemagne.

— Un artiste espagnol, Juan Bautista Plasencia Aznar, organiste du collège du Corpus Christi, à Valence, vient de mourir dans des circonstances assez singulières. On s’était aperçu d’une perturbation fâcheuse de ses facultés mentales, et, le 14 du mois dernier, on le conduisait dans le train express de Valence à Barcelone, jusqu’à une maison de fous située à San Bay, lorsque auprès de Tortosa, entre les stations de Santa Barbara et d’Ulldecona, il mourut subitement. On dut transporter son corps jusqu’à Tortosa, où il fut inhumé.

— Un chanteur italien, Gennaro De Filippo, qui revenait de Constantinople à Catane sur le vapeur Scrivia, s’est suicidé pendant la traversée.

— Une chanteuse de café-concert, miss Bessie Belwood, qui dit-on, était populaire à Londres comme l’est à Paris Mlle Yvette Guilbert, vient de succomber en cette ville à une maladie de cœur.


Henri Heugel, directeur-gérant.

Étude de Me Tixier, notaire à Évreux.
ADJUDICATION

En l’étude de Me Tixier, le jeudi 22 octobre 1896, à 2 heures, d’un Fonds de commerce de marchand de musique et d’instruments de musique, exploité à Évreux, rue Chartraine, no 47, par Mme Guérin, (ancienne maison Monvoisin), comprenant la clientèle, l’achalandage et le droit au bail. — Mise à prix : 100 francs.

L’acquéreur devra en outre prendre le matériel à dire d’experts et les marchandises (d’une valeur de 4.000 francs environ), à prix de facture.

S’adresser : 1o à Mr Uhl, à Évreux, rue Joséphine, 40, et 2o à Me Tixier.


— La maison Girod nous prie d’annoncer qu’elle a transféré ses magasins dans la cour de la même maison, 16, boulevard Montmartre.


En vente AU MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, HEUGEL et Cie, Éditeurs.
propriété pour france, belgique et égypte
MILAN : Édouard SONZOGNO

ÉCOLE MODERNE ITALIENNE
GRANDS SUCCÈS DU THÉÂTRE DE LA SCALA
P. MASCAGNI U. GIORDANO
CAVALLERIA ANDRÉ CHÉNIER
rusticana drame historique
Poème italien de MENASCI Poème italien d’ILLICA
Version française de Paul MILLIET Version française de Paul MILLIET
PARTITION ITALIENNE 
 Net 10 »

PARTITION FRANÇAISE 
 Net 12 »

PARTITION POUR PIANO SEUL 
 Net 6 »

PARTITION POUR PIANO 4 MAINS 
 Net 15 »

Livret français 
 Net 1 »
PARTITION ITALIENNE 
 Net 15 »

PARTITION FRANÇAISE (à paraître) 
 Net 20 »

PARTITION POUR PIANO SEUL 
 Net 12 »

PARTITION POUR PIANO 4 MAINS 
 Net 25 »

Livret français 
 Net 1 »
Morceaux de chant détachés Morceaux de chant détachés
transcriptions pour piano et autres instruments transcriptions pour piano et autres instruments
CÉLÈBRE INTERMEZZO MUSCADINS ET MUSCADINES

Avis aux directeurs de théâtre. — S’adresser AU MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, pour la location des parties d’orchestre et de chœurs, de la mise en scène, et des dessins des costumes et décors.
imprimerie centrale des chemins de fer. — imprimerie chaix, rue bergère, 20, paris. (Encre Lorilleux)