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LE MÉNESTREL

porte quelle langue latine. Les compositions doivent arriver à Barcelone avant le 15 octobre de cette année.

— La jeune reine des Pays-Bas dont le mariage occupe actuellement les chancelleries européennes, même dans les pays qui n’ont pas de prince-époux à proposer, vient de terminer son éducation musicale. Inutile de dire qu’elle a décoré, à cette occasion, son professeur de piano, M. Stortenbeker. Espérons que la jeune reine imitera l’exemple de la reine Victoria qui, étant déjà mariée et mère de famille, n’a pas abandonné ses chères études musicales et prit même des leçons chez Mendelssohn.

Mlle Nikita vient de donner à Copenhague un grand concert et le public l’a acclamée après la gavotte de Manon. À l’orchestre, on a trissé le prélude du 3e acte d’Hérodiade.

— Au théâtre de Helsingfors (Finlande), le jeune chef d’orchstre, M. Ferdinan Neisser, a produit avec beaucoup de succès une ouverture inédite à laquelle il a donné le nom indien Urvassi.

PARIS ET DÉPARTEMENTS

— À l’Opéra, on annonce, pour le 2 septembre, la rentrée de M. Renaud qui se fera par le rôle d’Hamlet qu’il interprète de si artistique manière, et pour le 7 du même mois, si toutefois Mme Rose Caron est de retour de congé, la reprise d’Hellé de M. Alphonse Duvernoy, qui servira également de rentrée à MM. Alvarez et Delmas, dont les vacances prennent fin le 1er septembre.

M. Massenet parcourt à présent les montagnes d’Auvergne, toujours fort occupé, chemin faisant, de sa nouvelle partition Sapho qui lui tient au cœur et « le tenaille », comme il dit : « On ne la quitte pas facilement, écrit quelque part Alphonse Daudet. Elle s’attache à vous et l’on souffre pour elle. »

M. Ch.-M. Widor a quitté Paris la semaine dernière se rendant à l’Arbresle, près de Lyon, où, durant les vacances, il va mettre la dernière main aux Pêcheurs de Saint-Jean, 3 actes, sur le livret de M. Henri Cain, que l’Opéra-Comique doit monter. {{M.|Widor ne rentrera à Paris que dans les premier jours d’octobre pour reprendre sa classe du Conservatoire.

— Dans les Deux Palémon, la comédie antique en 1 acte et en prose de M. Jules Truffier, que répète en ce moment la Comédie-Française, il y aura une petite partie musicale écrite par M. Charles Molé. M. Charles Molé, ancien chef de musique de la Garde impériale, est le père de Mme Molé, de l’Opéra-Comique, et, par conséquent, le beau-père de M. Truffier.

— À son passage à Rennes, le Président de la République a nommé MM. Jouannin et Henry, professeurs au Conservatoire, le premier officier d’académie, le second officier de l’instruction publique.

— D’Aix-les-Bains : au Grand Casino, les représentations de Mme de Nuovina dans Faust, Carmen et la Navarraise, ont été triomphales. Son succès personnel a été considérable. MM. Bouvet, Maréchal, Hermann-Devriès, Grivot et Mmes Eva Miquel, Eyrams ont partagé les honneurs de ces belles soirées.

— À Royan a eu lieu, la semaine dernière, la première représentation de Phryné, ballet-pantomime en 3 tableaux, de M. Auguste Germain, musique de M. Louis Ganne, qui a complètement réussi. Parmi les interprètes, il faut signaler Mlles de Mérode et Sandrini, de l’Opéra, et Mlle Médal, du Gymnase.

— Ce n’est pas qu’au Casino-Club, de Cauterets, que le maestro Danbé et son orchestre triomphent. La semaine dernière, ils ont pris possession de l’église, à l’occasion d’une œuvre de bienfaisance. On n’a pas applaudi, mais peu s’en est fallu. MM. Mondaud et Mlle Sirbain prêtaient leur gracieux concours. Recette superbe. Nul doute que le curé de Cauterets ne redemande encore à M. Danbé, l’appui de sa baguette magique.

— La maîtrise si réputée de Notre-Dame de Versailles a chanté, pour l’Assomption, la Messe Pontificale de Théodore Dubois. Le maître de chapelle, M. A. Fauchet, avait confié la baguette de direction à son fils, un gamin âgé d’à peine quinze ans, qui a mené l’œuvre entière avec une sûreté, une autorité absolument surprenantes. Le jeune Paul Fauchet élève, pour l’orgue, de M. L. Vierne, est, au Consrvatoire dans la classe d’harmonie de M. Taudou.

— Très brillantes les fêtes musicales qui ont eu lieu dimanche et lundi à Moulins, grâce surtout à l’heureuse innovation des concours entre symphonies, quatuors à cordes et soli, lesquels ont été présidés par le violoniste compositeur Emile Levêque. Les Sociétés philharmoniques de Bourges et de Nevers ont tour à tour exécuté la Marche aux flambeaux (Meyerbeer), l’Ouverture de Ruy Blas (Mendelssohn), la Marche tzigane (Reyer), des fragments de la Symphonie en ut majeur (Beethoven) et la Réformation Mendelssohn) et ont obtenu le plus vif succès. Les quatuors à cordes orléanais et tourangeaux, dans l’interprétation du 4e quatuor de Beethoven et de l’op. 27 de Grieg, n’ont pas été moins bien accueillis. Le violoniste Magnus, d’Orléans, et M. Thomas Basile, violoncelliste à Tours, se sont fait vivement applaudir dans leur déchiffrage (assez difficile mais fort intéressant) écrit pour la circonstance par M. Levêque. La salle du théâtre extracomble, pendant ces fêtes, a dû refuser l’entrée à plus de deux mille personnes. Nombre d’harmonies, d’orphéons et de fanfares, se sont particulièrement distingués dans d’autres locaux. Il n’y a que des éloges à adresser aux organisateurs du concours musical de Moulins et particulièrement au président, M. Lavergne, et à M. Henry Loulier, le novateur des concours d’instruments à cordes.

C. L.

— Le dimanche 9 août a eu lieu, à l’église Saint-Valéry-en-Caux, une cérémonie au cours de laquelle a été chanté avec grand style le Panis angelicus de César Franck par Mlle Jeanne Teyssèdre, élève de M. Masson. L’orgue était tenu par M. L. Vierne.

NÉCROLOGIE

Cette semaine est mort, à l’âge de 72 ans, notre confrère Anatole Cerfbeer qui publia, en collaboration avec J. Christophe, le Répertoire de la Comédie humaine, et dirigea, de 1861 à 1865, le journal hebdomadaire le Théâtre. Anatole Cerfbeer s’était fait, en ses derniers temps, une spécialité avec de petites notes documentaires sur le théâtre, d’un tour très particulier, qu’il donnait à ses différents journaux.

— La semaine dernière, est morte Mme Wallet, la costumière en chef de l’Opéra-Comique, où elle avait été successivement employée sous les directions Crosnier, Perrin, Roqueplan, Beaumont, Ritt et enfin Carvalho.

— À Boston vient de mourir le fameux directeur de théâtre John B. Stettson, un homme fort original, qui n’avait pas la moindre éducation, mais qui sut néanmoins si bien conduire sa barque, qu’il laisse une fortune assez rondelette. Les artistes américains racontent les histoires les plus abracadabrantes sur ce « patron » incomparable, dont la plupart sont inventées ; mais il y en a aussi beaucoup d’authentiques dans le tas. Une fois il fit mettre en scène une imitation de la célèbre Passion que les paysans jouent à Ober-Ammergau, en Bavière, tous les dix ans, et voulut faire grandement les choses. Son régisseur lui présenta un jour, avant une répétition et devant tous les artistes du théâtre, une douzaine de beaux vieillards qui devaient figurer les apôtres. « Comment, vous n’avez que douze apôtres comme les paysans en Bavière ? apostropha le « patron », fi donc ! Nous, à Boston, nous aurons cinquante apôtres ! »


Henri Heugel, directeur-gérant.


AVIS AUX PROFESSEURS. — Belle salle pour auditions, cours et leçons, matinées et soirées. Location au mois et à la séance. — S’adresser Maison musicale, 39, rue des Petits-Champs. Paris.


En vente AU MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, HEUGEL et Cie, Éditeurs-propriétaires.
RENÉE ELDÈSE

E. WALDTEUFEL

Quatre mélodies Nouvelles danses
TE SOUVIENT-IL ? 
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LE VERGER DE L’AURORE 
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HABANERA-VALSE 
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BLEUETS ET COQUEICOTS, valse 
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PRÉLUDE 
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ROMANCE DES QUATRE SAISONS 
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POUR UNE ROSE, valse 
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COUTE QUE COUTE, polka 
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J. ALBENIZ

LÉON DELAFOSSE

To Nellie
Six mélodies avec paroles anglaises.
Soirs d’amour
Six mélodies.
1. HOME 4. TO NELLIE
1. LE BIENVENU D’AMOUR 
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4. LES FONTAINES 
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2. COUNSEL 5. A SONG OF CONSOLATION
2. PRÈS DE L’EAU 
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5. AU BOIS DES FRÊNES 
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3. MAY-DAY SONG 6. A SONG
3. SI J’AI PARLÉ 
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6. ÉCHO D’AMOUR 
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Le recueil complet, net : 5 francs (4 shl.). Le recueil complet, net : 5 francs.