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LE MÉNESTREL

2e accessit : MM. Noël et Paquet.

Basson. — Professeur : M. Eugène Bourdeau. Morceau de concours : Fantaisie hongroise, de Weber. Morceau à déchiffrer, de M. Paul Vidal.

1er prix : M. Joly.

2e prix : MM. Desoubrie et Mesnard.

1er accessit : M. Sublet.

2e accessit : M. Defiez.

Cor. — Professeur : M. Brémond. Morceau de concours : concerto de Gallay. Morceau à déchiffrer, de M. Paul Vidal.

1er Prix : M. Penable.

2e Prix : M. Gérin.

Pas de 1er accessit.

2e Accessit : M. Fortaine.

Cornet à pistons. — Professeur : M. Mellet. Morceau de concours : 2e fantaisie de M. Émile Jonas. Morceau à déchiffrer, de M. Wormser.

1er Prix : M. Mignon.

2e Prix : M. Fouache.

1er Accessit : M. Briol.

2e Accessit : MM. Excoula, Duriez et Astrée.

Trompette. — Professeur : M. Franquin. Morceau de concours : 2e solo de M. Paul Rougnon. Morceau à déchiffrer, de M. Hillemacher.

1er Prix : M. Delfosse.

2e Prix : M. Degageux.

1er Accessit : M. Jamme.

Trombone. — Professeur : M. Allard. Morceau de concours : solo de Mme Gennaro. Morceau à déchiffrer, de M. Xavier Leroux.

Pas de premier, ni de second prix.

1er Accessit : M. Hudier.

Rappelons que la distribution des prix aura lieu mercredi prochain, 5 août, à une heure précise.

— À l’Opéra M. Lafarge, dont les débuts avaient été retardés par suite d’indisposition, a fait sa première apparition, vendredi, dans le rôle de Siegmund de la Valkyrie. L’excellent ténor, dont on se rappelle l’nterprétation des Troyens à l’Opéra-Comique, a fait montre de très grandes qualités de diction, de sentiment et d’émotion qui lui ont valu de nombreux applaudissements. Le même soir M. Paty, chantait Hounding pour la première fois et a été bien accueilli. M. Delmas demeure un incomparable Wotan.

Mlle Berthet prend un congé à partir du 1er août, ainsi que Mlle Maury et la nouvelle étoile de la danse, Mlle Zambelli.

Désormais les sujets de la danse devront aller travailler chez les professeurs indiqués par la direction ; de plus, le nouveau règlement interdit les leçons particulières aux artistes, soit à l’Opéra, soit au dehors. Pour les classes de danse, les catégories ont été ainsi réparties : Coryphées : professeur, Mlle Théodore. Quadrilles : professeur, Mlle Peron. Enfants : professeur, Mlle Bernay. Grands et petits sujets : professeur, M. Vasquez.

M. Clément vient de signer son réengagement avec l’Opéra-Comique.

— Le Journal officiel a enfin publié, cette semaine, la liste des décorations accordées par le ministre de l’instruction publique et des beaux-arts à l’occasion du 14 juillet. Nous avons à enregistrer les promotions de MM. Eugène Manuel et François Coppée au grade de commandeur, et la nomination de chevalier de M. Maurice Donnay. Les deux premières seront certainement accueillies avec les sympathies qu’elles méritent. Inspecteur général de l’instruction publique, M. Eugène Manuel n’est pas seulement un fonctionnaire émérite, c’est aussi un poète délicat, et à ce double titre sa nomination sera bien accueillie. Quant à M. Coppée, son éloge n’est plus à faire, et le succès récent de Pour la couronne justifierait la nouvelle distinction dont il est l’objet. C’est aussi comme auteur dramatique que M. Maurice Donnay, l’auteur de Lysistrata et d’Amants, reçoit la décoration. Ce que nous lieu de regretter, c’est qu’on n’ait pas trouvé parmi tous nos musiciens une seule boutonnière digne de recevoir le ruban rouge. Il y a bien des peintres et des sculpteurs (ceux-là, on ne les oublie jamais), il y a même un chef de bureau au ministère, ce qui est fort intéressant, mais de musiciens, point. Il paraît que notre pauvre France est bien déshéritée sous ce rapport.

M. Massenet, qui est venu, la semaine dernière, passer quarante-huit heures à Paris pour prendre part au vote de l’Institut, a examiné, en compagnie de M. Carvalho et de M. Henri Cain, les maquettes des décors de Cendrillon, confiées pour la préface, les premier et troisième actes à MM. Rubé et Moisson, pour le deuxième acte à M. Carpezat et pour le quatrième acte à M. Jambon.

— L’inauguration officielle de l’Exposition du théâtre et de la musique, au palais de l’Industrie, a été faite, mercredi dernier, par M. André Lebon, ministre des colonies, en l’absence des ministres du commerce et des beaux-arts, empêchés, et qui s’étaient fait représenter par des fonctionnaires de leurs administrations. M. André Lebon a été reçu par M. M. Abaye, directeur de l’exposition, M. O. Lartigue, secrétaire général, M. Lucien Layus, commissaire général, et M. Yveling RamBaud, commissaire des sections artistiques, auxquels s’étaient joints les présidents et commissaires des diverses sections. À son entrée dans la nef, que remplissait déjà une foule élégante, le ministre des colonies a été salué par la Marseillaise, exécutée par l’orchestre symphonique que dirige M. Kerrion. Par la voie antique, le ministre et le cortège officiel se dirigent vers le théâtre pompéien, sur lequel M. Silvain, sociétaire de la Comédie-Française, dit une pièce de M. Armand Silvestre, Paris-Athènes. Mlle Moreno, de la Comédie-Française, entourées de Mlles Isaac, Fitz, Delettre, Aubert, Darcy et Wiera, fort gracieuses sous leurs draperies de joueuse de flûte antique, dit ensuite une poésie de M. Jean Lorrain, intitulée : l’Âme antique. Pour ces deux œuvres, que l’auditoire a chaleureusement applaudies, M. Paul Vidal avait écrit une musique de scène fort originale, qui a été très goûtée. La représentation terminée, le cortège se reforme et l’on se rend au parvis Notre-Dame, où les tréteaux sont dressés et où MM. Depas et Martel, Mlles Frédérick et Deneige enlèvent avec verve une joyeuse tabarinade de M. Jules Hoche. Le ministre parcourt ensuite les sections où se trouvent rassemblés tous les produits commerciaux qui se rapportent au théâtre et à la musique ; on admire la décoration que M. Chaperon a brossée et qui donne au palais de l’Industrie un aspect aussi imprévu que pittoresque. La transformation de l’immense hall est complété ; même les coins, qui ordinairement sont négligés, ont eu leur part de décoration. Cette visite terminée, M. André Lebon se rend au premier étage ; M. Yveling RamBaud fait au ministre les honneurs des sections rétrospectives et artistiques dont il a dirigé l’organisation et où l’on remarque, notamment, les objets prêtés par le prince-régent de Bavière, les partitions originales de Wagner, de Rossini, un abondante série de portraits de musiciens, la montre de Molière, prêtée par M. Coquelin, une très riche série d’instruments de musique anciens, prêtés par un grand nombre de collectionneurs. Une salle spéciale a été réservée aux instruments de musique des colonies, que M. André Lebon a libéralement prêtés aux organisateurs de l’exposition.

— À la dernière séance de l’Académie des beaux-arts, M. Charles Lenepveu, au nom de la section de composition musicale, a donné lecture du rapport sur les envois des pensionnaires musiciens de l’Académie de France à Rome. Il résulte de ce rapport que les œuvres envoyées par nos jeunes compositeurs méritent en général des éloges. La première partie de l’envoi de M. Busser, élève de troisième année, consistant en une ouverture de fête, sera exécutée, au mois d’octobre prochain, au début de la séance publique annuelle de l’Académie.

M. Silver, ancien grand prix de Rome pour la composition musicale, vient d’être autorisé par l’Académie des beaux-arts à bénéficier pendant quatre ans d’une rente annuelle de 3.000 francs, fondée par M. Joseph Pinette en faveur des pensionnaires musiciens de l’Académie de France ayant rempli leurs obligations envers l’État.

M. Guillaume, statuaire, membre de l’Institut, est, conformément à la proposition de l’Académie des beaux-arts, maintenu dans les fonctions de directeur de l’Académie de France à Rome pour une nouvelle période de six années, commençant le 1er janvier 1897.

— Mardi dernier a eu lieu, ainsi que nous l’avions annoncé, en la basilique de Saint-Denis, le concours pour la nomination d’un organiste du grand orgue. Le jury se composait de MM. Ch.-M. Widor, Dallier, X. Leroux, Périlhou, Ch. Bordes, L. Viernes et Cavaillé-Coll. Sur les huit concurrents qui s’étaient fait inscrire, quatre seulement ont affronté les très sérieuses épreuves imposées, à la suite desquelles le no 1 a été accordé à M. Libert et le no 2 à M. Schmidt. M. Libert est un premier prix du Conservatoire, lauréat de 1894, virtuose remarquable et contrapuntiste très distingué. Il a déjà publié dans « l’Orgue moderne » plusieurs pièces de haut style, et dernièrement, à l’exposition de Rouen, critiques et amateurs admiraient son impeccable exécution.

— Au casino de Vichy, triomphe pour la première d’Hérodiade, de Massenet, fort artistiquement mise en scène par le directeur M. Bussac et très soigneusement exécutée par l’orchestre de M. Gabriel-Marie. Mmes Armand, Bossi, MM. Ansaldi, Montfort et Fabre ont eu leur large part du succès enthousiaste.

— De Saint-Malo et de Luchon on nous écrit pour nous signaler les très grands succès remportés par les œuvres symphoniques de Théodore Dubois. L’Ouverture symphonique, la Suite villageoise, la suite sur la Farandole figurent sur les programmes de MM. Gianini et Broustet et sont, chaque fois, acclamées par le public.

— La petite ville de Beaune vient d’avoir la bonne fortune d’entendre deux artistes fort distingués qui avaient généreusement prêté leur concours à une soirée musicale organisée par Mme Monniot au profit des pauvres. Mme Castillon, l’éminent professeur, venue aimablement pour la circonstance, de Paris, nous a tenus sous le charme avec deux mélodies de M. Gaston Paulin, le grand air du Freischütz et l’air des Bijoux de Faust. M. de Grave, belle voix de basse, a soulevé les applaudissements dans la cavatine de la Juive, la Jolie Fille de Perth et la Manola. M. Suiste, premier prix du Conservatoire de Paris, tenait le piano d’accompagnement. La soirée s’est terminée par une fort belle interprétation du duo des Huguenots, par Mme Castillon et M. de Grave.

R. G.

Henri Heugel, directeur-gérant.