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réchaud porte une vaste bouilloire à robinet. Avec le développement écrasant du luxe, on a joint à la vente du coco l’été celle des glaces à deux sous. Les plus beaux bancs de tisane étaient rangés en files sur la place des Jacobins. À Bellecour, le banc de tisane À la Renommée portait, tirée en peinture, une belle Renommée jouant de la trompette. Vers 1840, il y avait là tous les soirs une énorme affluence. Un M. Grabowski, gentilhomme très original, très spirituel, de séjour à Lyon, se loua au banc de tisane comme garçon, pour faire des études de mœurs.

BANCANE, s. des 2 g. — Qui a les jambes en manches de veste. — C’est bancal influencé par cane, parce que la cane boite.

BANCHÉE, s. f. — Hauteur de pisé comprise entre deux rangs de banches successives. Cette hauteur est de 20 pouces de ville, ou 68 cent. 5, arrondis à 70. Sur chaque banchée on étend une lèche de mortier avant de recommencer à piser.

BANCHES, s f. pl. — Terme de construction. — Deux fortes planches, de 2 mètres de long environ par 83 cent. de hauteur, constituent les banches, entre lesquelles on jette la terre pour piser. La hauteur répond à deux pieds de ville qui font 83 cent. et une fraction. De bâche au sens de caisse.

BANDE. — La bande de Bourgneuf (Bourneuf). C’était la bande de masques la plus célèbre du mardi-gras, formée par les habitants du quartier de Bourgneuf. Elle primait toutes les autres par le nombre aussi bien que par la beauté. Au fig. se dit d’une musique enragée : Que don que c’est que cete bande de Bourneuf qu’on entend ?La bande des souffleurs. C’était la seule bande du mercredi des cendres. Elle était formée par les hommes de rivière et composée uniquement de souffleurs, c’est-à-dire d’hommes en entiers vêtus de blanc : pantalons blancs, chemise blanche, bonnet de colon blanc, le tout sortant de chez la repasseuse. Chacun portait en bandoulière un soufflet attaché par un large ruban bleu. À la fin de la bande, on portait un mannequin représentant Mardi-Gras mort qu’il fallait ressusciter. Les progrès de la science moderne ont constaté que les souffleurs étaient dans le vrai et que l’unique moyen, dans certains cas, de rappeler Les défunts à la vie, c’est encore l’insufflation. Malheureusement, les souffleurs avaient beau souffler, ils n’ont jamais réussi.

Bande de lard. « Ce qu’on a levé de l’un des côtés du cochon, depuis l’épaule jusqu’à la cuisse. Dites flèche de lard. » (Molard). Et pourquoi ? cela ressemble à une flèche comme le cul d’une bareille. Bande est ici tellement le mot propre que Littré est obligé de l’employer dans la définition : « Flèche, bande levée depuis l’épaule jusqu’à la cuisse du porc. »

BANDE, s. f. — Terme de batellerie. Les membrures des bateaux sont réunies entre elles à leurs extrémités par deux moises. Ges moises et les abouts des membrures entre deux forment ce qu’on appelle la bande, c’est-à-dire un petit chemin étroit sur lequel courent les mariniers, plus à leur aise que nous sur nos parquets.

BANDIT, adj. m. — C’t enfant est un bandit. Cet enfant est vif, alluré, bougeon.

BANQUE, s. f. — 1. Énorme table longue, rectangulaire, sur laquelle les marchands vendent leur marchandise. Je connaissais un honnête marchand, lequel devait devenir un jour président du tribunal de commerce, s’il vous plaît, et qui, pour tout l’or du monde, n’aurait voulu dire un mensonge. — « Mais enfin, lui disais-je, quand vous êtes à vendre un rossignol de quatre ans, et que la dame vous demande si c’est nouveau, que répondez-vous ? — Rien que la vérité : Madame, la marchandise vient d’arriver ! J’ajoute en moi-même : sur la banque. »

2. Harnais du métier. C’est une tablette placée à la portée de la main, à chacun des pieds de devant du métier, et qui soutient le caissetin (v. ce mot) où sont les canettes.

BANQUETTE, s. f. — 1. Petite planche mobile, attachée d’un bout par une corde au pied du métier et sur laquelle le canut s’asseoit pour travailler. Les bouts reposent sur deux taquets cloués contre les pieds du métier que l’on nomme les orillons. Tel est le développement effréné du luxe qu’il y en a maintenant qui clouent un morceau d’étoffe de laine sur leur banquette, à seule fin qu’elle soit de complexion plus aimable pour la région