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QUIAUME, s. m. — Forme de chiaume (voy. ce mot).

QUIBUS, s. m. — Argent. Aurais-je cru qu’un terme si familier fût au Dictionn. de l’Académie ? Littré cite une lettre du grand Poussin, où il est employé. Le mot, si populaire qu’il soit, est d’origine savante : quibus [fiunt omnia]. Le milanais dit conquibus, c’est-à-dire cum quibus [fiunt, etc.].

QUINA, s. m. — Quina est proscrit par Molard, qui exige quinquina. Que dirait-il maintenant que précisément quinquina est devenu suranné ? C’était en effet le mot primitif, mais quina, sans être au dictionn. de 1798, était déjà une forme classique : « Et toi que le quina guérit, » dit la Fontaine.

QUINARD, ARDE, adj. — Criard. Se dit des objets, non des personnes, C’te pine est ben si quinarde, Cette trompette a donc des sons si criards !

QUINCAILLE, s. f. — 1. Objets sans valeur, barafûtes, vieilles ferrailles. C’est de la quinquaille, Ça n’a pas de valeur. — C’est le vieux franç. clinquaille, ustensiles de ménage en métal.

2. Se dit aussi des gens en manière de mépris. Ces communards, ces socialisses, c’est tout de quincaille.Quincaille représente ici cliquaille, avec nasalisation de i sous l’influence de clinquaille. Cliquaille est fait sur clique, avec le suffixe péjoratif aille comme dans merdaille, cochonnaille, radicaille, etc.

Faire quincaille, Faire clinquaille, — 1. Manquer à un engagement, spécialement faire faillite. Faire quincaille est pour faire la quincaille, agir en clique.

2. Au jeu de gobilles, Voler les gobilles qui sont sur le jeu et s’enfuir. C’est ordinairement un grand, étranger à la partie, qui fait ce coup.

QUINCHARD, DE, adj. — Criard, avec sens intensif, en parlant des personnes et par opposition à quinard, qui se dit des objets. Vous avez un mami qu’esse bin tout plein drôle. — Oui, mais dommage qui soye tant quinchard. — C’est marque d’un bon portement. — De quincher.

QUINCHÉE, s. f. — Cris aigus et perçants. Qu’a don c’t enfant à pousser de ces quinchées ? — De quincher.

QUINCHER, v. n. — Pousser des cris aigus et perçants. Au fig. C’te porte quinche, Cette porte grince en l’ouvrant. — De l’onomatopée kin, avec un suffixe verbal relié par ch.

QUINDER, v. a. — Assaisonner, Quinder la soupe, Y mettre du beurre. — De cundare pour cundire.

QUINDURE, s. f. — Sauce, graisse, beurre employé dans la sauce. Dis don, fenne, t’as metu de quindure dans ta soupe avè un fusil ? Ta soupe manque de beurre. — De quinder.

QUINER, v. n. — Crier aigrement, en parlant d’un chien, d’une porte, d’un enfant. Mais quiner n’est pas pousser des cris aussi terribles que quincher. Les deux mots, quoique tirés de la même onomatopée, kin, caractérisent cette différence.

QUINET, s. m. — 1. Jeu des gones.

2. Petit morceau de bois pointu par les deux bouts, dont on se sert pour jouer au quinet (voy. canichet). — Du vieux franç. cuigne, coin, de cunea. D’où, avec le suffixe et : cuignet, quinet.

QUINQUET, s. m. — Œil. Père Mignotet, disait M. Fumeron, j’ai les quinquets rouges, me cuisent-i ?

QUINSON, s. m. — Pinson. — C’est pinson, dont la consonne initiale a été changée en k, par onomatopée du cri de l’oiseau.

QUINZIAU, s. m. — Vessie ou estomac de chevreau, qui, séché et macéré dans du vin blanc, sert à faire la présure. — Du vieux provenç. cach, de coacium avec le suffixe eau, au, d’ellum.

QUOI. — Avoir du de quoi, Être riche, Comp. le franç. avoir de quoi. « Être riche, contente, avoir fort bien de quoi, » dit Régnier. Cette expression laisse quelque obscurité. Avoir de quoi : quoi ? — Avoir du de quoi exprime au contraire le caractère relatif du pronom : Avoir de cela de quoi (l’on peut tout avoir). C’est la traduction de cum quo (fiunt omnia). Voy. quibus.

Sans dire quoi ni qu’est-ce. Expression énergique pour Sans donner aucune raison.