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LA VIE DE SAINT COLOMBAN, ABBI, Ses Reliques reposent Loc-MsrEcg-I en l’Eveschd de Vennes, & est Patron de la paroisse de Breledy en l’Evesch de Trguer. Le 21. Novernbre. ....$--.__.__

m6me temps que la clart6 de l’Evangile cornmen?aft paroltre dans l’irlande, 

Dieu y fit naitre un no, uvel astre qui fur le B. Colomban, dont nous d6crivons la vie. Auparavant qu il fur au monde, sa Mere vit en songe sortir cornroe un soleil de son ventre, qui 6fait un heureux pronostique de ce qu’il devoitestre un jour. Ii employa ses premieres ann6es en la pratique des vertus, & l’6tude des bonnes leftres, profitant 6galement en Fun & en l’autre, fi cause de sa bonne inclination naturelie, qui se trouvant heureusement favoris6e de la Graee de Dieu, le portoit puis- samment au bleu. Dequoy le diable envieux, luy dressa de puissans combats, se servant de certaines femmes impudiques qui tchoient de luy arraeher ce beau joyau de chastet6, qui non seulement estoit enchass cn son coeur, mats encore conenoit/ son nora. Du commencement il lcur resista avec le glaive de la parole de Dieu, qu’il sqavoK fort bicn manlet de l’une 8c l’autre main; mats ayant rencontr6 une femme Religieuse qui depuis quinze ans vivoit en solitude, 8 ayant pris avis d’elle de ce qu’il devoit faire en ce rencontre, il se resolut de se retirer hots de son pays, afin d’ostcr route occasion de pertire ce qu’il ne pourroit lamais recouvrer. Sa Mere royant sa resolution tondoit en larmes, et se servant de tousles artifices qu’une Mere interess6e peut inventer, elle tfichoit de le retcnir, mats tout cela n’est point capable de gagnet un jeune hornroe, qui a son salut cn recommandation & qui veut suivre la vocation dc Dieu. II. Sorti qu’il fut de la maison de ses Parens, il se softreit la discipline d’un saint personnage nomm6 Scnil, sous lequel il fit en peu de temps un tel avancement en toutes sortes de sciences, qu’il donna au public en sa jeunesse, plusieurs doctes ourrages, & entr’autxes une riche exposition sur les Pseaumes. Enfin apr6s desireux de se relirer, & de s’avancer d’avantage en la vertu, ille quitta pour aller fi Bencos ou Bensos, demander l’habit de Rcligieux, qu’il obtint de l’Abb6 Comogel; il se commit fisa direction pour estre forrot 8 insfruit la vie parfaire & Religieuse, laquelle iI fit un tel avan- cement, que c’6toit un vray Prototipe de saintet6 & vertu. II demeura long-temps cnce Monast6re fi son grand contentement, & ddification des autres Religieux; mais Dieu qui vouloit se servir de ce saint cornroe d’une lumiere clatante, qui devoit6clairer plusieurs, l’inspira de quitter l’Irlande, pour passer en France, afin d’y faire revivre la piet & religion chrtienne, qui y toit beaucoup retroidle/ cause des pechez, qui s’y commet- toient. I1 confer ce dessein fi son Abb6, qui luy en accorda lapermission; & luy donna douze Religieux, tous Doctes, pieux, & capables de Fayder fi poursuivre heureusement ee que le zele & la piet6 luy faisoit entreprendre. III. Par tout off il passoit, il faisoit mcrveilles, rant par ses doeres Pr6dications, que par scs bons exemplcs, & la Saintct de sa Vie. I1 toit lots &g6 de 30. ans. I1 arrive donc en France, ayant pass par l’Italie sans s’y attester. Pour lots Sigebert commandoit en route l’Austrasie, & par toute la Bourgogne; il rcceut honorablement S. Colomban & ses Religieux, la bonne odeur de leurs vertus 6rant parvenfie sa Cour, longtemps aupara- rant qu’ils y fussent arrivez. Dans le dcssein que le Saint avoit d’anoncer les Volontez de Dieu dans ce pays, il crut qu’il luy estoit neccssaire de chercher un lieu de retraitte, off apr6s qu’il auroit jett la semence de la Parole de Dieu dans le coeur des fideIs, il se pourroit retirer afin d’atirer du Ciel par ses Prieres, la ros6e des Graces dans cette