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733 la nature avolt disposez sans ordre. I1 crfit qu’elle estoit propre/ son dessein, attendu qu’elle n’estoit avoisine que du desert, & du fieuve du Loyre qui roule sea eaux au pied de la montague. I1 dit adieu au Nantots pour aller prier pour eux, & pour tout le monde en cette retraite. Y eatant arrive, auparavant que d’y entrer, il fit sa priere, & s’armant du signc de la Croix, il en chassa un serpent qui incommodoit fort ceux du Pays. III. Quand il sex, id une fois en ce lieu, il luy sembla estre cnun jardin de delices. Tout son soin et sa penske estoit le service de Dieu. Quand/t son x, ivre, c’estoit un peu de racines, d’herbes, que la terre produisoit sans estre cultive, & qu’il cueilloit parmy lea butssons autour de son Hermitage. Lea jours de Festes solemnelles, quelques personnes de pit l’alloient visiter, qui luy donnoient quelques morceaux de pain, dont il se nourrissoit ces jours-l seulement. I1 ne beux, oit que de l’eau & mesme avec route sobrietd, afin de dompter davantage sa chair. I1 estoit couvert d’un gros Cilice, & jour & nuit estoit en priere & meditation, qu’il n’interrompoit, s’il n’y estoit contraint par le sommeil, auquel il ne se donnoit que fort peu. Ayant passd un long-temps au milieu de sea austeritez, & eatant parvenu / une extreme vieillesse, Dieu voulut couronner sea travaux & lui donner le Ciel pour recompense de la terre, qu’il avoit mprise pour luy obeir. II fur saisi d’une grosse fixTre qui mit fin h sa vie. Saint Atisie aec quelques autres personnes pieuses, ensevetirent son corps dans la grotte off il avoit fait une si rude Penitence. Un grand hombre de Miracles se sont faits i son Sepulcre, par lesquels Dieu a signali lea ertus de son Serviteur. Sa Vie a est receiltie par Messire Julien Nicole, Prestrc, dn Martyrologe Romaln, de Messieurs )Benoist et Gazer et qelques autres. - LA VIE DU BIEN-HEUREUX MARTYR SAINT HELIER, Patron de l’Eglise qi porte son Nora, ax Fax-borgs de Rennes, le 16. Jaillet. H]:r. eat remarquable, qu’apr6s la destruction de la cruelle Reyne BrtmechiMe, le Roy Childebert ayant eat6 couronn6, & ayant erabrass6 le Gouvernement du Royaume de France, parmy lea Peuples Orientaux & Gentils, se trouva en Ia Ville de Tongres, un certain hornroe de marque & de grande condition, qui y habitoit rioram6 Sigobard, opulent en richessea, 61ev6 en grande dignit6 & le pIus genereux & puissant du Pays, qui vivoit la fa?on des Payens, non pas neanmoins avec un tel desordre, qu’il eat coutumier telles personnes, ny avec telle force & outrcui- dance qu’il lust fort rigoureux l’encontre de sea esgaux ou inferieurs, mats avec une assez raisonnable mediocrit6, ne se montrant cruel h personne. Lequcl eatant parvenu t l’&ge nubile, espousa une jeune damoiselle (qu’on appelloit Lucegart, du cost6 paternel, de race de Bannerets, & du cost6 maternel de race des Escuyers), suivant la cotume du Pays; lesquels combten qu’ils fussent fiorissans en biens & richessea la fieur de