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LA VIE DE S. BEAT.

sant les grandes obligations qu’elle luy a, & experimentant ses faveurs en ses necessitez, luy porte une singuliere devotion & erige plusieurs autels & églises à Dieu sous l’invocation de S. Marcoul, & particulièrement la paroisse de Carantoy l’a choisi pour son patron & célèbre sa Feste le premier jour de may, où il y a un grand concours de Peuple de toutes les paroisses voisines.

L’Histoire de sa vie a esté recueillie par Mre. Julien Nicole, Prestre, de Monsieur Benoist Docteur, Monsieur Gazet et plusieurs autres.

LA VIE DE SAINT BEAT, OU BIENHEUREUX, RECLUS,

Le9.May.

AiNT BEAT prit naissance au pays d’Aquitaine (1), appellé communément la Guyenne ; voulant servir Dieu en estat de perfection, il vendit tous ses biens, en donna une partie aux pauvres & distribua l’autre aux églises. Ayant ainsi osté tous les obstacles qui le pouvoient retenir au monde, il quitta sa

maison paternelle pour embrasser une pauvreté volontaire & suivre le chemin que JESUS-CHRIST nous a enseigné & frayé luy-même. Afin d’éviter tout sujet de vaine gloire & aussi afin de gagner plusieurs Ames à JESUS-CHRIST, il se transporta en divers lieux & partout où il crut qu’il y alloit de la gloire de Dieu. Sa doctrine estoit si excellente, & le Ciel luy donnoit telle efficace que plusieurs Payens l’ayans entendu, se convertissoient, & déplorans l’aveuglement, où ils estoient demeurez jusques alors, brisoient leurs idoles, renversoient leurs Temples, abjuroient leur erreur, et recevoient avec applaudissement la Foy qu’il leur preschoit.

II. Ayans parcouru plusieurs pays & fait beaucoup de progrez au salut des Ames en plusieurs lieux, il voulut aussi éclairer la Bretagne, auparavant que de se retirer du monde & entrer en une estroite solitude, après le doux séjour de laquelle il soûpirait. Il prend le chemin de Nantes, à dessein d’y demeurer quelque temps. Il fut bien aise d’y rencontrer quelque petit nombre de Chrestiens, qui servoient Dieu avec toute sorte de pieté il consola ceux qui avoient déjà embrassé la Foy Catholique. Ah 1 qu’il faisoit beau voir l’accueil que luy firent ces nouveaux Chrétiens, & les entendre en leurs entretiens pieux. Il convertit grand nombre de Nantois par ses exemples et par sa Doctrine evangelique. Enfin après y avoir séjourné quelque peu, & y avoir fait autant de bien qu’il pût, après avoir presché les infidèles, & exhorté les fidéls & nouveaux convertis à la perseverance, ne respirant que l’air de la solitude, il se retira de la sorte. Estant résolu d’effectuer ce dessein, il cherchoit un lieu propre un batelier qu’il aborda, luy dit, qu’il y avait proche la Ville de Vendosme, une montagne, en laquelle il y avoit une Grotte de forme ronde, & qui n’estoit bouchée que de buissons & de petits bocages que (diocèse de Laon) dans tes jours qui suivaient leur sacre, elles furent sauvées en 1T93 par un chrétien dévoue appelé Pierre Dubois. Elles ont été reconnues par Mgr Le Blanc de Beaulieu, et déposées dans une nouvelle châsse en 1835 par Mgr de Simony, tous deux évêques de Soissons ~M<. du Pèlerinage de saint Marcou, de Corbeny, par l’abbé Blat). (1) D’après les BoUandistes cités par M. de la Borderie, saint Béat (ou saint Bié) avait passé d’Orient dans le pays de Rennes ; il n’avait donc rien de commun avec l’Aquitaine ; il vint à Nantes, certainement après 340. A.-M. T.