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LA VIE DE S. FELIX.

CHAPELLES. Saint Goulven a des chapelles à Edern, Caurel, Lanvellec, Henvec, et est honoré à Dirinon et à Saint-Didier.

Pour compléter les études sur notre saint il faut lire Dom Plaine, Bulletin archéologique du Finistè1’e, 1890, p. 73 ; M. de la Borderie, Société d’Émulation des Côtes-du-Nord, 1891, p. 214 ; M. le chanoine Thomas, S. Pol-Âurêlien et ses premiers successeurs, p. 177 et 250.

LA VIE DE SAINT FELIX,

Evesque de Nantes, Confesseur, le septiéme Juillet.

NTRE les Evesques qui, de leur Sainteté, ont illustré l’Église de Nantes, saint Felix ne tient pas le dernier rang, répondant avec grande sympathie ses mœurs & œuvres à son nom. Il nâquit en la Ville de Bourges, en Berri, l’an de salut 516, seant au Siege Apostolique le Pape saint Hormisda, et au Trône

Imperial Anastase I ; régnant en Bretagne le Roy Hoël II. du nom son père s’apelloit aussi Felix, descendu de cét autre Felix, lequel, l’an 511, fut Consul ensemble avec Secondinus, lequel le fut avec Sidoine Apollinaris, célèbre par un Poëme composé en son honneur (1) ; sa mère estoit d’une très-illustre Maison du païs d’Aquitaine, en sorte qu’il n’y avoit gueres de Noblesse en toute cette Province à qui saint Felix n’appartint, ou de parenté ou du moins d’alliance, & le tenoit-on estre descendu des anciens Rois d’Aquitaine, comme a très-bien remarqué le Poëte Fortunat

Maxima progénies titulis ornata vetustis,

Cujiis et à proavis gloria celsa tonat,

Ctt/HS e~ d proaM’s <y !o7’ta ce !sa ~onaf,

Nam quicumque potens Aquitanica rura subegit,

Exstitit ille tuo sanguine, luce parens.

Germinis antiqui venerabile culmen in orbe,

Laudibus in cujus militat omne decus.

II. Ayant passé les années de son enfance, ses parens le donnèrent en charge à un habile Précepteur, qui, en la maison paternelle, luy donna les premières impressions de la Vertu & des Lettres sous la discipline duquel, ayant passé quelques années, il fut envoyé ailleurs pour ses études ; pendant tout lequel temps, encore qu’il conversast avec des jeunes hommes de sa qualité & condition, si est-ce qu’il ne se laissa emporter aux vices ordinaires des écolliers, fuyant les mauvaises compagnies & s’éloignant des occasions de tomber és vices, esquels la jeunesse se laisse aisément glisser ; au contraire, on le remarquoit entre tous les autres comme un modelle de vertu & modestie. Ayant achevé le cours de ses études, il s’en retourna à Bourges chez ses parens, ausquels il déclara son intention estre de se faire d’Église, &, par leur permission, il prit les Saints Ordres & dist Messe, l’an de grâce 540, le 24. de son âge, & vêcut en cette dignité avec une integrité si grande, que sa renommée vola par toute la France & penetra Jusqu’en la Bretagne Armorique, de sorte que Eumelius (2), Evesque de Nantes, estant (1) Carminum lib. 9. Il commence Die die quod peto, etc. Penantius Fortunalus Carminum lib. 3. A. (2) Et mieux Eumerius ou Eumère. D’après M, de Kerdanet, ce serait l’évêque dont il est question au § IV. – A.JH. T.