Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/191

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Qu’on dirait, sous l’horreur de ces couchants funèbres,
L’échevèlement fou d’une mer de ténèbres !…

URGANDE

Gwion, Gwion, se pourrait-il  ?
L’ancienne souffrance t’égare :
Où trouver un air plus subtil ?
La dune est comme un grand courtil
Sous le printemps qui la bigarre.

GWION

Viens, te dis-je. Là-bas, où mènent ces clartés,
Il est d’autres printemps suivis de longs étés,
Des jours d’or, une paix lumineuse et chantante.
Tu le connais : c’est le pays de notre attente,
Le lilial Éden où luit, fête des yeux,
Hel, le très beau, le pur et le victorieux !
Ô chers rayons, route d’amour surnaturelle,
Étends-toi sous nos pas, magique passerelle !
Et vous, fleurs du pourpris que nos vœux ont élu,
Soleil, clarté parfaite, œil du jour absolu,
Splendeur, et vous, miroir des eaux, mers odorantes,
Beau ciel pareil aux yeux des vierges ignorantes,
Bois sacrés, frondaisons pacifiques, et vous,
Vers qui monte au matin l’hymne fidèle et doux
Des fiancés et des époux.