Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une abolition du temps, un retour à la jeunesse du monde, une rentrée dans la candeur et la suavité initiales. On dirait que la création recommence avec chacun d’eux. Mais, pour goûter leur fragile beauté, il ne faut pas attendre que le soleil soit levé. Il y a encore une ou deux étoiles dans le ciel qui bleuit doucement. Et tout le désert, les dunes, les monts, les murs de toub des jardins, sous le trait vert de leurs palmiers, et la ville elle-même ne font qu’une grande rose d’or. Pas une ombre cette fois. C’est prodigieux. Ensuite, c’est plus banal, et l’on peut s’aller recoucher.

C’est l’après-midi, d’ailleurs, que l’on fait la tournée des jardins. Le plus riche, le plus délicatement entretenu et où l’on ne manque pas de vous mener est le jardin d’Abaza — « Mo-