Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

renouvelant sa provision d’eau saumâtre aux rares citernes ou aux puits forés çà et là dans les dépressions. Une dure vie. Et il n’en veut point d’autre. L’accoutumance, une longue hérédité, les joies secrètes du nomadisme ont créé entre le désert et lui toutes sortes de liens insoupçonnés. C’est comme un mariage mystique. Même dans les villes, le vrai Targui, le « Cavalier Bleu », refuse de coucher sous un toit qui n’est point celui du ciel. Un pacte tacite le refoule à l’écart, dans les faubourgs, autour de quelque feu nocturne près duquel « baraquent * » ses méhara. Il croirait commettre une infidélité — ou peut-être une imprudence — de se confier à des murailles. Il n’a même pas de tente, le plus souvent : si une tempête l’assaille en cours de route,