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commerciale. Il n’y a pas de cafés, ni maures ni juifs, à Beni-Yzguen ; mais il y a des bazars, où l’on vous « refile » au prix fort les tentures et les bijoux du Sud ; il y a des boutiques de parfums et d’amulettes, des épiceries, même une papeterie — et des usuriers derrière chaque comptoir.

Il y a surtout la vieille haine du roumi.

C’était jour de marché dans la ville quand nous y pénétrâmes par une des portes de la sévère enceinte flanquée de fortins, percée de meurtrières et que garde à l’un de ses angles supérieurs le Tafilelt, la grande tour du guet bâtie en une nuit par les anges d’Allah.

Les enchères suivaient leur train, présidées par un cadi imperturbable, lourd et morne, assis en tailleur au