Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jean et à Saint-Langny (trève de la section de Saint-Jean) ; encore sont-ce de simples prêtres habitués. Mais Plougastel-bourg possède pour lui seul un curé et quatre vicaires. Que de sous-préfectures ne sont pas si bien partagées ! Subdivision de la chapellenie ou section, la breuriez, elle, correspond entièrement à notre ancien mot frairie. L’association d’un certain nombre de ménages forme une breuriez, comme l’association d’un certain nombre de breuriez formait autrefois une chapellenie. Mais, alors que la chapellenie, muée en section, est devenue une division administrative, la breuriez ou frairie est restée toute spirituelle, a gardé son autonomie propre, ses cérémonies, son fonds social provenant de contributions volontaires. Nous la verrons à l’œuvre dans tous les actes de la vie religieuse, mais spécialement à l’occasion de la Saint-Jean et de la fête des Trépassés.

La coutume des feux de la Saint-Jean se retrouve dans toutes nos provinces. Elle est vieille comme la race, s’il est vrai qu’au solstice d’été, le 24 juin, les Celtes célébraient déjà par de grands feux la fête du renouveau, de la jeunesse ressuscitée du monde. Le sens de la cérémonie s’est perdu, mais la cérémonie elle-même s’est conservée. Les rites en sont particulièrement précis à Plougastel : chaque tertre y a son feu, son tantad, autour duquel, les prières dites, on processionne en rond, à la file indienne, les hommes d’abord, nu-tête, puis les femmes et les enfants. Ce tantad est l’œuvre collective de la frairie ; mais son ordonnateur est toujours un homme de cette frairie prénommé Jean. C’est lui qui allume le feu (comme c’est un Pierre qui est chargé du même office pour les tantads de la Saint-Pierre) ; c’est lui encore qui recueille la cendre et la met aux enchères le len-