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une branchette consacrée dans chaque champ ; on en accroche une à la corniche de chaque lit et, non seulement les crèches et les étables, mais les ruches elles-mêmes participent à la distribution. En outre, à l’issue de la grand’messe, toute la population se rend au cimetière paroissial et fleurit d’un rameau bénit les tombes de ses défunts.

Mais voici des fêtes d’un caractère plus spécial : la Saint-Jean et la fête des Trépassés. Cependant et pour bien faire entendre ce qui va suivre, il est nécessaire d’entrer dans quelques explications.

Administrativement, la commune de Plougastel est soumise au régime de toutes les communes françaises : mais sa vraie vie, sa vie profonde, est encore toute spirituelle et les divisions administratives, ne pouvant prévaloir contre les anciennes divisions religieuses, y ont dû se calquer sur elles. L’étonnement est vif chez un étranger d’entendre dire en parlant d’un Plougastélois : « C’est un tel, de la breuriez de telle section. » Passe pour la section, mais la breuriez ? Voici : comme toutes les paroisses de quelque étendue, Plougastel fut divisée de bonne heure, pour les besoins du culte, en un certain nombre de chapellenies. Il y en avait six céans, — et il n’y eut longtemps non plus, à Plougastel, que six sections administratives correspondant à ces six chapellenies : la section de Plougastel-bourg (ou de Saint-Pierre-Plougastel ) ; la section de Saint-Jean ; la section de Saint-Claude (ou Douarbihan) ; la section de Sainte-Christine (ou d’Ellien) ; la section de Saint-Gwénolé (ou de Rozégat) ; la section de Saint-Trémeur (ou de Lanvriran). C’est en ces dernières années seulement qu’a été ouverte la septième section, dite de l’Armorique et sans chapelle propre. Du reste il n’y a plus aujourd’hui de chapelains qu’à Saint-Claude, à Saint-