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que les tripes, qui figuraient autrefois dans tous les menus l’eured, sont de moins en moins en faveur. Le seul mets proprement indigène du repas est le fars (fars dû ou fars sac’h), sorte de pudding breton, fait avec de la farine, des prunes et des rogatons de lard pétris ensemble dans un sac et mis à cuire dans la soupe.

Mais qui donc prend à sa charge le règlement de ces festins pantagruéliques ? Les deux familles pour une part ; les garçons et filles d’honneur pour une autre. Les invités eux-mêmes, sans être taxés pour une somme déterminée, contribuent à la dépense. Le deuxième jour de l’eured, la nouvelle mariée et sa fille d’honneur se postent chacune d’un côté de l’escalier qui mène à la salle du banquet : elles tiennent à la main une bouteille de vin et un verre et régalent les invités à mesure qu’ils arrivent. En échange, ceux-ci remettent à la mariée un cadeau de noce dont l’importance varie avec chacun, mais qui est toujours en argent : 2 francs, 5 francs et davantage.

Arrivons maintenant à la cérémonie nuptiale proprement dite. Cette cérémonie est toute religieuse. Le mariage à la mairie compte si peu, est si bien une pure formalité administrative, qu’il a lieu huit, dix, quelquefois douze jours avant le mariage religieux. C’est toujours une déception, cependant, pour les

    soupe aux légumes ; à 11 h., bouillie de blé noir (ou d’avoine) ou pommes de terre et lard ; à 15 h. (mern bihan), pain et beurre ; à 19 h. en hiver, à 21 h. en été, soupe ou bouillie. — Comme boisson, de l’eau (sauf avec la bouillie qui s’accompagne de laitage.) Viande et vin seulement le dimanche. Par ci, par là des crêpes, du café, un petit verre de dourkérès ou de doursivi, dont on a toujours un flacon dans l’armoire. — (La guerre, bien entendu, a changé tout cela).