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blanche à ganse rouge (bleue, en cas de deuil). En outre, ce surgilet et ces gilets sont ornés aux boutonnières et au col de galons et de broderies dont la couleur verte, jaune, rouge, diffère de celle du vêtement lui-même. Entre les premières boutonnières et le col, au-dessous de la branchette ou de l’étoile qui décore le devant du surgilet, le propriétaire de l’habit fait toujours broder l’initiale de son prénom (cette initiale est le plus souvent à l’envers. Ex : C, F, E .) Une rangée de boutons descend de chaque côté du surgilet et sur le devant des gilets, et le choix de ces boutons n’est pas plus livré au hasard que le reste du costume : en poils de chèvre pour le gilet blanc ; en métal pour les autres gilets, ils sont en os ou en nacre pour le surgilet. Ajoutons que les gilets doivent être « étagés », de manière à se laisser voir du premier coup d’œil. Une dernière particularité : quand le Plougastélois porte son surgilet déboutonné, c’est qu’il est en tenue de cérémonie (pardons, messes, festins, noces) ; quand il le porte boutonné, c’est qu’il est en petite tenue, qu’il vaque à ses affaires ou se rend au marché.

Le Plougastélois ignore les bretelles et s’en tient encore, comme la plupart des Bretons, à la ceinture ou turban, tantôt en coton à carreaux, tantôt en flanelle bleu clair. La culotte ou braie fermée d’une clavette en buis, ibil beuz, a dû disparaître d’assez bonne heure, car on ne la voit même pas sur les plus vieux habitants de la paroisse. Mais le pantalon actuel s’en souvient encore : en drap noir l’hiver, l’été en toile blanche, il est toujours très évasé dans le haut, comme le pantalon à la hussarde ou la culotte de cheval, avec des poches basses sur les côtés, « assez larges, me dit un loustic, pour y entrer un cochon de lait, assez profondes pour y faire dispa-