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Il est assez curieux, par parenthèse, qu’Abel Hugo, dans sa description, soit resté à peu près muet sur les vives couleurs du costume plougastélois ; il en assombrit jusqu’au bonnet qu’il peint « brun clair » et qui était rouge. Pol de Courcy se montrait plus précis en 1865. À cette époque, le costume usuel des hommes de la péninsule se composait d’un pourpoint à basques (porpant) en berlinge blanc ; d’une veste à manches [roqueden], également en berlinge blanc ou en silésie violette ; de deux gilets de dessous, verts, rouges, blancs, bleus ou violets ; d’un pantalon à la turque, de toile, de berlinge brun ou de drap noir, suivant la saison, et qui se fermait le plus habituellement au moyen d’une cheville de bois et, quelquefois, d’une clef à laquelle on substituait le dimanche un double bouton ; d’une cravate de couleur à nœud coulant ; d’un turban à carreaux autour des reins ; d’un bonnet rouge et, les jours de pluie ou de tempête, d’un caban en toile piquée et matelassée. Très différent était le costume de cérémonie (noces, pardons, etc.) : le porpant, doublé de vert, se faisait alors amarante ; le pantalon et le bonnet étaient remplacés, l’un par une grande culotte rouge serrant aux genoux les bas de flanelle blanche, l’autre par un large feutre garni de chenilles de couleur. Et l’on jetait sur le tout — ce qu’oublie, Courcy — une grande cape noire à l’espagnole.

De ce double costume, tant usuel que de cérémonie, il est demeuré fort peu de chose. Et, tout d’abord la cape, l’habit et la culotte amarante, ainsi que le grand feutre à chenille qui se relevait sur les côtés, ont disparu à peu près complètement. En ces dernières années pourtant, sur l’initiative de l’Union régionaliste bretonne, qui tint une de ses sessions à Plougastel, quelques Plougastélois ont sorti de l’ar-