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yeux. Le Plougastélois pousse si loin ce goût de tout ce qui brille qu’il réserve un petit coin de son champ pour la culture de ces courges non comestibles, mais qui prennent en mûrissant les tons les plus chauds et ressemblent vraiment à de fabuleux fruits d’or. Et, l’hiver venu, avec son jour gris et la mélancolie de ses brumes, il aligne ces énormes pépites sur la corniche des lits-clos, sur les étagères des vaisseliers ; elles lui égaient la tristesse des « mois noirs » ; elles sont pour lui comme des gouttes de lumière, des parcelles de soleil miraculeusement conservées…


IV

LE COSTUME.


Après la maison, le costume.

Celui des habitants de Plougastel a de bonne heure fixé l’attention.

Abel Hugo, frère de Victor, dans La France Pittoresque (1833), trouvait que l’habillement du Plougastélois « imprime à sa physionomie quelque chose d’étrange et d’antique. Un bonnet de forme phrygienne de couleur brun clair recouvre sa tête ornée de cheveux touffus et flottants sur les épaules. Une large capote de laine, descendant à mi-cuisse et garnie d’un capuchon, retombe sur un gilet qu’entoure une ceinture de mouchoirs de Rouen ; des pantalons très larges et à poches latérales, forment le complément de ce vêtement singulier qui ressemble assez à celui que nos peintres modernes donnent aux Albanais ».