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xvie siècle ; c’est l’époque par excellence des calvaires et des croix historiées. Les premières années du xviie siècle virent l’épanouissement de cette belle floraison artistique et religieuse ; mais elle était commencée depuis longtemps. Tout ce qu’on peut concéder au chanoine Moreau est qu’il ne fut peut-être pas inutile que la colère divine s’en mêlât et, pour réchauffer la foi bretonne, ajoutât de nouvelles épreuves à celles que la province venait d’essuyer[1].


III

LA MAISON ET LE MOBILIER PLOUGASTÉLOIS.


Nous nous sommes un peu attardés autour du calvaire de Plougastel, et c’est qu’il le mérite sans doute, et c’est aussi, comme je l’expliquais plus haut, qu’on n’a pas l’embarras du choix et qu’il est la seule œuvre d’art de quelque intérêt que nous offre le bourg, avec un assez beau retable Louis XIII en bois sculpté et doré provenant de l’ancienne église et qui a trouvé place dans la nouvelle.

Mais Plougastel ne tient pas tout entier dans son bourg et, qui ne connaîtrait que lui, ne connaîtrait pas ou connaîtrait mal la péninsule. Il faut sortir de ce bourg, comme je l’ai fait, emprunter au hasard l’un des cinq ou six chemins boisés qui s’enfoncent vers l’Auberlac’h ou l’anse du Teven et par les éclaircies desquels l’œil s’évade de grève en grève et de ravin en ravin jusqu’aux confins de l’horizon,

  1. Pour plus de détails sur les calvaires bretons, voir l’Âme bretonne, t. 1, p. 221 et s.