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LE RENOUVEAU CELTIQUE.


À Madame Jean Dornis.

I

Mars 1914.


Y a-t-il vraiment, comme je le lis un peu partout, même dans les graves colonnes du Temps, un renouveau de l’idée celtique ? Est-il vrai que, « par un de ces brusques soubresauts dont elle est coutumière », la France ait passé tout à coup « du pôle de la matière à celui de l’esprit et de l’inertie fataliste au culte de la volonté » ?

M. Jacques Reboul l’affirme et que le celtisme nous fournit la seule méthode efficace de compréhension nationale pour le passé et pour le présent, l’unique force libre de fécondation pour l’avenir. Et M. Philéas Lebesgue, dans l’excellente introduction qu’il a écrite pour Six lais d’amour de Marie de France, parle à peine autrement : « La sauvegarde de la France, dit-il, est dans le celtisme ». Je ne cite tout exprès que les écrivains étrangers à la Bretagne, — le témoignage des Bretons, qui sont des sur-Celtes, pouvant être légitimement récusé dans une cause qui les touche de si près. Et le fait est que ce ne sont pas des Bretons qui ont fondé la Ligue celtique, laquelle, si je ne me trompe, doit tenir un de ces jours ses assises dans une ville de