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moins le passé que l’avenir. Parlons clair et net, nous défendons l’éternel.

Ceux qui conspirent contre les églises, les calvaires et les cimetières, contre tous les monuments de la vie spirituelle sur notre terre, se proposent sciemment de jeter bas des principes et certaines lois de l’âme dont découle toute notre vie. Ces conspirateurs seront eux-mêmes épouvantés par l’abaissement de la dignité et de la raison dans les régions où ils parviendront à démolir les églises. Rien ne sert d’objecter que Messieurs X…, Y…, Z… et Madame Trois-Étoiles, qui ne sont ni pratiquants ni croyants, font voir d’admirables vertus de sacrifice et le plus beau sens de l’honneur. Est-ce que l’on songe à le nier ? Le fait ne va pas contre ce que je dis. Ces incroyants vivent dans une société toute formée par le catholicisme ; ils classent leurs idées selon le catholicisme ; ils sont eux-mêmes compris et interprétés par une société catholique ; ils bénéficient de l’atmosphère et c’est de l’église même qu’ils reçoivent leurs noblesses morales, que des observateurs superficiels seraient tentés de prendre pour des qualités naturelles.

Au fond de cette question des églises, mon cher Le Goffic, ce qui nous préoccupe, c’est le problème de l’éducation de l’âme. À la formation de quelles âmes voulons-nous travailler ? Nous voulons répéter, faire revivre les plus beaux types qu’a produits notre pays. Comment ? En maintenant à la disposition de chacun ce qui a toujours répondu aux aspirations du cœur et aux besoins de l’intelligence française. Si quelqu’un sur les ruines de l’église du village est en mesure de dresser un temple nouveau ou je ne sais quelle chaire qui, dans toutes les circonstances de la vie, supplée l’église, nous sommes prêts à voir