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les fontaines à vasques de Saint-Jean-du-Doigt et de Loguivy-lès-Lannion ; grands calvaires à figuration dramatique, comme ceux de Tronoën, de Guimiliau, de Guéhenno, de Plougonven, de Plougastel ; chaires à prêcher en plein vent, comme celles de Pleubian et de Plougrescant ; ossuaires magistraux, vastes comme des églises et à la décoration desquels la race semble apporter on ne sait quelle volupté sombre particulièrement sensible dans celui de Saint-Thégonnec : avec ses pignons fleuronnés, ses colonnes de l’ordre corinthien, ses niches à coquille, les élégantes cariatides de son fronton, vous diriez un palais, — et c’est la maison de la Mort. Mais voyez l’entrée du cimetière lui-même. Ah ? que nous sommes loin des imaginations moroses du rationalisme et de l’obscur boyau où les morts de M. Bartholomé s’engagent avec une si compréhensible répugnance ! À Sizun, à Lampaul, à la Martyre, à Berven, à Telgruc, à Saint-Jean-du-Doigt, à Plogonnec, à Châteaulin, à Sainte-Marie-du-Ménéhom, c’est par des arcs de triomphe que nos morts à nous entrent dans le repos éternel.



Je n’entends pas médire des églises de Bretagne. Elles ont aussi leurs beautés qui vous sont familières. Jeune homme, vous avez erré sous les puissantes nervures de leurs arceaux, vous avez vu Tréguier, Notre-Dame-du-Folgoat, Brélévenez, Saint-Pol-de-Léon et cette flèche du Creisker, miracle de hardiesse et de légèreté, dont Ozanam disait qu’un ange descendant sur terre la prendrait pour marchepied. Quelque chose, malgré tout, dans ces églises, dérange l’admiration. Elles ne sont pas complètes.