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X. — SUR LE DIMANCHE DE L’OCTAVE DU SAINT-SACREMENT


Le pardon [de la Trinité] a eu lieu ; la fête du Très-Saint-Sacrement va finir ; le dimanche de l’octave est arrivé. Jusqu’à présent la garde nationale a été mise à contribution et pour le pardon et pour la fête du sacre : elle clôt son travail par l’octave du Saint-Sacrement. En ce jour il faut la régaler. La garde nationale, ayant en tête le maire, l’adjoint et tous les conseillers municipaux, va, d’une auberge à l’autre, prendre le petit verre. Il ne faut pas qu’une seule auberge soit oubliée : on ferait des jaloux et il faut vivre, comme on dit à Trébeurden, en bon accord. Tambour, trompette, fusils et gibernes sont donc promenés par ci, par là, jusqu’à la dernière auberge. Après ce, un roulement se fait entendre et tous, soldats et municipaux, sont congédiés. Jadis, après vêpres, feu M. Le Luyer, comme feu M. Hémeury [anciens recteurs de Trébeurden], se faisaient conduire au presbytère par la garde nationale. Le conseil entrait en salle, le soldat restait dans la cour. À ceux-ci on servait du cidre, à ceux-là on donnait du vin. Quand on avait fini de trinquer, le tambour sonnait à l’honneur de l’abbé qui avait officié pour la fête et à l’honneur du recteur de céans, puis on se retirait.


XI. — SUR LES OBSÈQUES DES PAUVRES


Un pauvre vient-il à mourir ? Quelques jours après, on quête dans la paroisse pour lui ; cet usage s’appelle en breton sevel guerz an archet (lever la somme nécessaire pour payer le cercueil). C’est un très mauvais usage. On prélève une jolie somme, et