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de Bon-Secours, par ci, par là, les villages font un feu en l’honneur de leur fête. Ce feu a lieu le soir avant. Tout le village se réunit auprès de ce feu et on y dit ou chante la prière du soir. Ils prétendent qu’il est bon d’enlever un tison pour leur maison. Ce tison est bien conservé jusqu’à l’année prochaine : il préserve les habitants, ainsi que la maison, de mille et mille accidents et entretient la paix, l’union et la concorde dans la famille.

Si quelque naufrage a lieu, les amis et les parents cherchent les cadavres. Si on ne les trouve pas sur le jour, de nuit, on les cherche. Dans le bateau, un cierge est allumé et là, selon la croyance, où il s’éteint, se trouve le cadavre. Si l’on ne peut le pêcher, à la pointe du jour on le trouve infailliblement, selon la croyance des habitants.

Y a-t-il un mort dans un village ? Tous ses habitants doivent se rendre à la maison de deuil, assister à la prière du soir. On veille le mort et, le lendemain, de chaque maison, un doit suivre le mort et assister à la cérémonie funèbre. C’est un devoir ; il faut s’en acquitter ou être pour toujours honni et très mal servi dans le village.

Une femme est-elle accouchée ? Les parents, les amis et gens du village doivent la visiter et lui porter quelques présents. Après les relevailles, il y a banquet, qu’on appelle le repas des commères, en breton : pred-ar-commerrezet. On y invite les parents et amis qui ont fait les plus fortes offrandes.

Après chaque baptême, on fait repas au bourg. Il consiste en peu de chose. Lorsque la mère vient se présenter à l’église, l’aubergiste donne le café au père et à la mère. Les maris viennent ordinairement conduire la femme à l’église. Il est bien rare que les relevailles se fassent sur la semaine. Mes prédéces-